23 Aralık 2025 Salı

L'UE plaide en faveur d'une solution fédérale à Chypre

 

Introduction

Grâce à l'atmosphère positive créée par l'avocat et homme politique social-démocrate Dr Tufan Erhürman, le chef du CTP (Parti républicain turc) pro-européen, qui a remporté les élections présidentielles de cette année dans la RTCN (République turque de Chypre du Nord), le climat favorable à une solution fédérale à Nicosie, dernière capitale divisée d'Europe, s'est à nouveau réchauffé et a également réussi à obtenir le soutien ouvert de l'Union européenne (UE). À la suite d'informations selon lesquelles les deux dirigeants (Tufan Erhürman : Chypriotes turcs, Nikos Christodoulides : Chypriotes grecs) avaient entamé des négociations officielles sous la supervision des Nations unies (ONU) et que les discussions étaient positives, le 6e président de la RTCN, Tufan Erhürman, a rencontré Johannes Hahn, représentant spécial de la Commission européenne pour Chypre, et a obtenu la confirmation du soutien de Bruxelles à ce processus.

Johannes Hahn et Tufan Erhürman

Messages de Johannes Hahn sur Chypre

Les pièces du puzzle se mettent lentement en place pour une solution fédérale à Chypre. À la suite des messages chaleureux de soutien à une solution de Nikos Christodoulides, président de la République de Chypre, qui assumera la présidence du Conseil de l'Union européenne pour un mandat de six mois à compter du 1er janvier 2026, les responsables de l'Union européenne ont également commencé à exprimer leur soutien total à une solution fédérale à Chypre. Par exemple, Johannes Hahn, représentant spécial de la Commission européenne pour Chypre, qui a rencontré la veille les dirigeants des deux communautés de l'île et le président, a annoncé que l'UE était prête à ajouter une clause au budget 2028-2034 afin de refléter la réconciliation qui résultera de la réunification et les besoins financiers supplémentaires. Ce faisant, M. Hahn a clairement indiqué que Bruxelles pourrait fournir les ressources matérielles et économiques nécessaires pour combler le fossé de développement entre les deux parties de l'île et préparer la RTCN à l'adhésion à l'UE. Affirmant que la résolution du conflit chypriote aurait également un effet positif sur les relations entre la Turquie et l'UE, Hahn a fait passer le message que l'UE est « prête à œuvrer pour la paix, la sécurité et la prospérité à Chypre ». Dans une interview accordée au journal Yenidüzen, Hahn a également rappelé qu'une solution à deux États à Chypre n'est pas possible, affirmant qu'une solution fédérale est la seule méthode valable et réalisable au regard des paramètres de l'ONU et du droit international. Il a également qualifié le dirigeant des Chypriotes turcs, Tufan Erhürman, d'« ouvert d'esprit et constructif ».

Tufan Erhürman et Nikos Christodoulides

Commentaire

Afin de remédier à des années d'anarchie et de chaos qui ont favorisé l'émergence de groupes illégaux et non enregistrés dans le nord de l'île, qui constituent une menace non seulement pour la Turquie et Chypre, mais aussi pour tous les autres États, les négociations sur Chypre et la réunification des Chypriotes des deux côtés de l'île sont devenues, ces dernières années, l'option la plus raisonnable et, de plus en plus, la seule option raisonnable. Bien que la montée de l'islamophobie et des mouvements d'extrême droite en Europe soulève des préoccupations légitimes à cet égard, le fait que l'État de droit et le niveau de développement des États membres de l'UE soient à un stade beaucoup plus avancé que ceux des États musulmans/turcs, ainsi que les garanties juridiques fournies par l'UE, constituent une source importante de soutien pour les Chypriotes turcs.

En outre, une solution politique à Chypre et de bonnes relations avec l'UE pourraient constituer une avancée importante et bénéfique pour la renaissance/le développement de l'État de droit et de la démocratie en Turquie. En fait, cela pourrait également donner un nouvel élan au développement économique de la Turquie. À ce stade, il convient de transmettre au public turc des messages stratégiques exempts de chauvinisme et de nationalisme et reflétant fidèlement les normes juridiques internationales, et de préciser clairement que la thèse des deux États n'est acceptée dans aucun autre pays, pas même chez les alliés les plus proches de la Turquie. De cette manière, le public turc devrait être préparé à ce qui est nécessaire et à ce qui va se passer. Le maintien des investissements et de la présence militaire de la Turquie sur l'île dans une certaine mesure et l'obtention de privilèges juridiques permettant aux citoyens turcs d'entrer et de sortir librement de la région turque du nord de Chypre deviendront également un facteur critique dans les négociations.

En conclusion, l'île de Chypre n'est plus sous domination ottomane/turque depuis 150 ans et est restée un État indépendant et souverain, non intégré au territoire turc même après l'opération de paix de Chypre de 1974. La Turquie, exerçant ses droits de garant, est intervenue légalement et de manière justifiée sur l'île en 1974 et a apporté une aide historique aux Chypriotes turcs et grecs afin de rétablir l'administration fédérale à Chypre. Aujourd'hui, afin de poursuivre cette contribution historique, Ankara doit soutenir les négociations en vue d'une solution fédérale. Sinon, une telle approche renforcerait l'impression que la position de la Turquie est expansionniste (impérialiste) plutôt que garante. À notre avis, ni le défunt Premier ministre Bülent Ecevit ni l'actuel président Recep Tayyip Erdoğan n'avaient l'intention de mener une politique expansionniste, mais plutôt de venir en aide aux Chypriotes turcs. Par conséquent, je pense que personne ne devrait s'étonner que le gouvernement d'Ankara n'entrave pas les négociations. Enfin, il est devenu essentiel que les services de sécurité de l'UE et de la Turquie soient en alerte contre les tentatives de sabotage du processus de paix par l'extrême droite en Europe et en Turquie.

Prof. Dr. Ozan ÖRMECİ

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