3 Ekim 2022 Pazartesi

Les élections turques s’approchent

 

La Turquie va organiser deux élections en même temps en juin 2023 :  les élections législatives et présidentielles. Ces élections vont déterminer qui va gouverner le pays dans les années suivantes. Comme la Turquie marche vers le 100ieme anniversaire du régime républicain et il y a une polarisation grave dans le pays, ces élections sont très importantes pour la nature du régime et donc la future proche de la Turquie. D’un côté, le Président Recep Tayyip Erdoğan et son parti islamoconservateur l’AKP (Parti de la justice et de développement) et les partis ultranationalistes le MHP (Parti d’action nationaliste) et le BBP (Parti de la grande unité) forment l’Alliance Populaire (Cumhur İttifakı), d’autre côté, le parti pro-séculaire et social-démocrate le CHP (Parti républicain du peuple) et ses alliés le Bon Parti (İYİ Parti), le Parti de la félicité (Saadet Partisi), le Parti Démocrate (DP), le Parti de DEVA et le Parti de la Future (Gelecek Partisi) forment l’Alliance Nationale (Millet İttifakı). Mais comme l’intellectuel Zülfü Livaneli a déjà dit, aujourd’hui la Turquie est composée de trois blocs[1] et le dernier bloc est celui des kurdes. Alors le parti pro-kurde le HDP (Parti démocratique des peuples) est aussi important pour le résultat de ces élections. Dans cet article, je vais essayer de résumer ce qui se passe actuellement dans la vie politique de la Turquie.

Ümit Özdağ

Le plus grand changement dans les mois derniers c’est l’augmentation des voix du parti ultranationaliste et anti-immigrant le Parti de la Victoire (Zafer Partisi). Ce petit et nouveau parti est créé par un professeur de science politique assez connu Ümit Özdağ. Özdağ est un politicien ultranationaliste qui vient de la tradition de MHP. Mais son parti attire également l’attention des électeurs de CHP qui défendent le nationalisme et le sécularisme à la fois. Selon le nouveau sondage de MetroPOLL en août, le soutien pour ce parti est maintenant entre 2 et 3 %.[2] Özdağ a une rhétorique nationaliste, anti-immigrant et claire : il veut renvoyer les immigrants syriennes et afghanes à leur pays tout de suite et il veut supprimer les forces politiques pro-kurdes. De même il n’est pas fréquemment invité sur les plateaux des émissions de télévision. Il utilise donc le réseau-sociaux très efficacement et publie des vidéos sur Youtube[3]. Le parti d’Özdağ peut augmenter ses voix et changer le résultat de ces élections en séduisant les électeurs du CHP et du Bon Parti.

Kılıçdaroğlu et Akşener

D’autre part, le candidat présidentiel de l’opposition reste encore une énigme. Mais dans les semaines dernières, le chef du CHP Kemal Kılıçdaroğlu a commencé à donner des messages clairs pour devenir le candidat. Il a dit qu’il serait prêt pour devenir candidat si l’opposition se met en d’accord sur sa candidature.[4] Le chef du Bon Parti Meral Akşener a d’ailleurs dit que Monsieur Kılıçdaroğlu avait le droit d’être candidat et elle n’a pas critiqué Kılıçdaroğlu.[5] Mais selon les sondages, le maire d’Ankara Mansur Yavaş et le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu aurait pu avoir plus de chances contre Recep Tayyip Erdoğan.[6] Le candidat d’opposition sera probablement précisé en novembre ou décembre. D’après les derniers sondages, le CHP posséderait seulement 23,2 % des voix, mais avec le soutien  des autres partis, le bloc l’Alliance Nationale pourrait parvenir à obtenir 41,3 %  des voix (le Bon Parti 13,7 %, le DEVA 3,1 %, le Parti de la félicité 1,3 %) contre 40,4 du bloc l’Alliance Populaire (l’AKP 33,3 % + le MHP 7,1 %).[7] En supplément, le CHP a récemment expulsé le maire de Bolu Tanju Özcan pour une année à cause de ses messages politiques anti-immigrant et racistes.[8]

Devlet Bahçeli et Recep Tayyip Erdoğan

Par ailleurs, le gouvernement essaye de faire la politique de diversion pour détourner la situation à sa faveur. Par exemple, le récent conflit entre la Grèce et la Turquie est une bonne chance pour l’AKP et le MHP d’instrumentaliser le nationalisme et de canaliser les électeurs indécis dans leur bloc. En plus, le Président Recep Tayyip Erdoğan cherche des solutions pour la crise économique dans laquelle le pays se trouve en créant des liens politiques/diplomatiques et économiques avec les pays arabes du golfe ainsi qu’avec la Russie, la Chine et l’Israël. Erdoğan va aussi rebattre les cartes afin de rester au pouvoir et va probablement mettre en place l’économie de l’élection uniquement pour gagner ces élections décisives. Erdoğan peut aussi essayer de profiter de la fermeture du parti pro-kurde le HDP par la cour constitutionnelle dans les mois prochaines.

Bien sûr, pour ces élections, même les petits partis seront trop importants. Alors la voix des petits partis comme le parti de la Ville natale (Memleket Partisi) de Muharrem İnce, le Nouveau parti du bien-être (Yeniden Refah Partisi) de Fatih Erbakan et le Mouvement du changement de la Turquie (Türkiye Değişim Hareketi) de Mustafa Sarıgül peuvent avoir un effet sur les résultats. Pour moi une chose est certaine ; il y aura surement un résultat à obtenir, mais avec un écart resserré.

Correcteur d’orthographe et de grammaire : Berkay TEMEL

Dr. Ozan ÖRMECİ




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