Pas de surprise en Turquie
concernant les élections présidentielle et parlementaire organisés le 24 juin.
Le leader du parti islamo-conservateur, Parti de la Justice et du Développement
(l’AKP), Monsieur Recep Tayyip Erdoğan a remporté encore une victoire avec
52.59 % des voix (plus de 26 millions votes) lors du premier tour de l’élection
présidentielle. Le candidat de CHP (Parti Républicain du Peuple) Muharrem Ince
a réussi à augmenter les voix de
son parti à 30.64 % (plus de 15 millions votes), pour autant cela n’a pas pu
empêcher Monsieur Erdoğan d’emporter une victoire électorale comme à son
habitude depuis 2002 lors de plusieurs élections. Dorénavant, nous pouvons dire
que la stratégie d’Erdoğan de faire un pacte électoral avec les partis
nationalistes comme le MHP (Parti d’ Action Nationaliste) et le BBP (Parti de
la Grande Unité) a été prospère pour cette élection, car il a eu une victoire
plus facile que tout le monde a prévu. Le candidat pro-kurde emprisonné
Selahattin Demirtaş sorti troisième candidat des élections avec seulement 8.40
% des voix ; un nombre en dessous des sondages et de son potentiel. Meral
Akşener, la seule candidate féminine est sortie quatrième candidat avec 7.29 %
des voix. Les deux autres candidats Temel Karamollaoğlu a remporté 9.90 % et Doğu Perinçek a collecté
seulement 0.20 % des voix. Le taux de participation était plus que 86 % pour les
deux élections ; cela montre que les citoyens turcs soutiennent la démocratie
et aiment utiliser leur droit de voter.
Les résultats de l’élection présidentielle
La carte des résultats de l’élection présidentielle dépeint le pouvoir
d’Erdoğan
Concernant l’élection parlementaire,
la situation n’est pas différente. Erdoğan a assuré une majorité simple dans le
parlement avec 295 députés pour son parti et 49 pour le MHP. Mais le taux
d’appui pour son parti a diminué jusqu’à 42.56 % ; une indication
apparente pour le trend négatif de l’AKP dans les mois derniers à cause de la
crise économique et la faible qualité de la démocratie turque dans l’état
d’urgence. Le partenaire de l’AKP, le MHP était le parti qui a remporté un vrai
succès malgré les attentes de tous les critiques; sous le leadership de Devlet
Bahçeli, le parti nationaliste turc a collecté 11.10 % des voix et devenu le
quatrième plus grand partie en Turquie même si l’autre partie nationaliste et
plus séculaire (le Bon Parti-İYİ Parti) a divisé la base électorale
nationaliste et a eu 9.95 % des voix et 43 sièges dans le parlement après son
première élection (comme le Bon Parti a fait un pacte électorale avec le CHP, le seuil
électorale n’a pas obvié ce parti d’être représenté dans le parlement). Dorénavant,
il y a deux partis nationalistes turcs dans le parlement avec 21 % des voix et
92 sièges. Le CHP est toujours le second parti avec 146 sièges dans le
parlement ; mais le soutient au parti s’est affaibli jusqu’à 22.64 % cette fois.
Je pense que quelques partisans de CHP ont voté pour le parti pro-kurde, le HDP
(Parti démocratique des peuples) à l’élection parlementaire pour empêcher ce
parti de se positionner en dessous du seuil électorale de 10 %. Le HDP est devenu
le troisième parti avec 11.70 % des voix et a gagné 67 sièges dans le parlement
turc. Même si ce parti n’est pas encore devenu un parti national et toujours
influent seulement dans les villes kurdes, le HDP maintenant est un acteur
politique fixe de la politique turque.
La carte des résultats de
l’élection parlementaire dépeint la nature tripartie de la Turquie: un grand bloc islamo-conservateur et nationaliste en Anatolie, des villes pro-séculaires
et européanisées dans la région Egéenne et le Méditerranéenne et les villes
kurdes.
Si on fait une analyse de ces élections ; je pense que Monsieur Erdoğan
et le MHP sont les vainqueurs, mais le candidat de CHP Monsieur Muharrem İnce
est aussi un autre gagnant avec son popularité et potentiel de devenir le chef
de CHP. Monsieur İnce a collecté 8 % plus de votes que son parti et a prouvé
que la scène politique en Turquie est ouverte à des gens frais. Si le CHP et Muharrem
İnce peuvent approfondir et développer leur stratégie et programme en
approchant plus aux islamistes et kurdes, l’élection prochaine en Turquie peut
être plus contestée. La carte électorale toujours montre que le CHP est faible
aux villes conservatives et en les villes kurdes. Alors le parti doit faire
plus d’effort pour convaincre les électeurs pieux et pro-kurde. Les élections
municipales en le mars 2019 seront le premier test pour le CHP et le parti peut entrer dans ce
processus avec un nouveau chef (Muharrem İnce). Une autre possibilité est la
décision de Kemal Kılıçdaroğlu de prendre l`avantage de popularité de Muharrem
İnce et lui faire le candidat de son
parti pour la mairie d’Istanbul ou d’Ankara. Finalement, même Monsieur Erdoğan
a gagné une victoire décisive, je dois dire que les problèmes économiques et
diplomatiques de la Turquie sont plus graves maintenant et dirigeant la Turquie
est une profession très difficile ainsi qu’une occupation prestigieuse.
Dr. Ozan ÖRMECİ
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