Comme tous les pays, la politique en Turquie aussi a fait une « pause » ces mois derniers à cause de la pandémie de Covid-19 (le coronavirus). Mais comme la polarisation politique est toujours trop forte dans le pays grâce à des modes de vie différents (les islamistes vs. les sécularistes), la vie politique a commencé à s’éveiller rapidement ces semaines dernières. Même si les analystes turcs se concentrent sur la possibilité d’une élection présidentielle anticipée, je pense que le Président de la République Recep Tayyip Erdoğan et son parti l’AKP (Parti de la justice et de développement) ne vont pas organiser une élection pendant une crise économique. Alors l’élection présidentielle prochaine peut se dérouler en 2023, qui est aussi le centième anniversaire de la République de la Turquie. Cependant une compagnie de sondage « İstanbul Ekonomi » a récemment publié les résultats d’un sondage important pour comprendre les développements politiques actuels en Turquie.
Les taux de votes actuels des partis politiques en Turquie selon le sondage de İstanbul Ekonomi (Mai 2020)
Le sondage a été fait les 4-5 Mai 2020 en 12 villes différentes de la Turquie avec 1,537 participants. Parmi le sondage, l’AKP a réussi à augmenter ses votes à 39.2 % alors qu’ils étaient à 35.8 % les mois derniers et cela grâce à la gestion de la crise du gouvernement. Par contre, les votes de CHP (Parti républicain du peuple) ont chuté de 19.7 % dans les semaines dernières. Le directeur général d’İstanbul Ekonomi, Can Selçuki dénote que la crise causée par la pandémie de Covid-19 a augmenté le support des peuples aux états et aux gouvernements dans le monde entier car les gens sont confrontés avec la peur et l’insécurité pendant la crise épidémique. Dans plusieurs pays, les gouvernements et les chefs d’états ont réussi à augmenter leur appui (les États-Unis et le Brésil sont deux exemples exceptionnels) et en Turquie aussi, le Président Erdoğan et surtout son Ministre de la Santé Monsieur Fahrettin Koca sont devenus des politiciens plus populaires pendant ce processus. Le Bon Parti (İYİ Parti) a encore du pouvoir avec 10.7 % des votes et le MHP (Parti d’action nationaliste) a encore 8.1 % d’appui. En plus, le parti pro-kurde le HDP (Parti démocratique des peuples) a 10.6 % des votes parmi le sondage. Les nouveaux partis politiques d’autre part, le Parti de Futur (Gelecek Partisi) du Professeur Ahmet Davutoğlu et le Parti de la démocratie et du progrès-le Parti DEVA (Demokrasi ve Atılım Partisi) d’Ali Babacan ont seulement 0.5-0.6 % support parmi les résultats. Can Selçuki affirme que les électeurs turcs ne connaissent pas encore ces nouveaux partis car le média turc est dominé par l’AKP. Concernant l’élection présidentielle, ces résultats nous disent que le bloc d’Alliance Populaire (Cumhur İttifakı) de l’AKP et le MHP parvient à 47.3 %, un peu moins que la suffisance électorale qui est de 50 % +1. D’autre part, le bloc d’Alliance Nationale (Millet İttifakı) de CHP et le Bon Parti reste à 30.4 % des votes. Mais on ne doit pas oublier que les électeurs kurdes et les électeurs des nouveaux partis vont probablement supporter le candidat de CHP à l’élection présidentielle prochaine. Alors le bloc de CHP aussi peut facilement parvenir à 40 % des votes. Mais pour la possibilité d’un deuxième tour, on doit avoir des candidats forts au premier tour. Dans ce cas, tout est possible au deuxième tour car le Président Erdoğan va être vulnérable pour la première fois.
Les carnets des candidats présidentiels potentiels
Un autre sondage organisé par la même compagnie d’autre part montre que le Président Erdoğan est encore considéré par les turcs comme le politicien le plus réussi mais il y a des nouvelles stars politiques en Turquie comme le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu et le maire d’Ankara Mansur Yavaş. Ces deux suivent Erdoğan avec une petite différence et ils ont des potentiels assez forts pour devenir le candidat présidentiel de CHP et le bloc d’Alliance Nationale. Alors le CHP peut choisir İmamoğlu ou Yavaş pour l’élection présidentielle prochaine mais comme le parti défend toujours un retour au système parlementaire, le leader de CHP Monsieur Kemal Kılıçdaroğlu peut devenir le Premier Ministre après la transition en système parlementaire.
Finalement, je pense que ces résultats peuvent changer car les effets de la crise économique vont remonter dans les mois prochains et les partis d’opposition vont avoir plus de chance. Mais les partis d’opposition doivent bien s’organiser et au lieu de faire des arguments politiques basés sur le système politique (le système parlementaire vs. le système présidentiel), ils doivent trouver des recettes pour la crise économique.
Correcteur d’orthographe et de grammaire : Françoise Barere Yörük
Correcteur d’orthographe et de grammaire : Françoise Barere Yörük
Dr. Ozan ÖRMECİ
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