Zülfü Livaneli, musicien et
romancier, est l’un des intellectuels les plus connus en Turquie. Selon lui, la
Turquie est composée de trois blocs en matière d’identité politique. Certes, cette
prédiction a été devenue réelle dans les années dernières. Malheureusement la
Turquie se trouve désormais dans l’impasse avec les islamistes-nationalistes,
les séculaires et les kurdes. Dans cet article, je vais parler de la Turquie
entourée de trois blocs.
Zülfü Livaneli
Selon les statistiques officielles,
la Turquie est un pays presque monolithique. 99.8 % des gens sont musulmans et
il y a peu de chrétiens et de juifs. En plus, 70-75 % des gens ont adopté
l’identité turque grâce au succès de la révolution kémaliste. 19 % de la population
sont d’origine kurde, mais le pays n’a pas de problèmes avec l’identité. Mais,
comme Livaneli a écrit en 2003 (les islamistes, les nationalistes turques et
les nationalistes kurdes)[1]
et a révisé en 2015 (les islamistes, les séculaires et les kurdes)[2],
il y a un pays fortement divisé en trois parties par l’identité politique.
Le bloc des islamistes et des nationalistes,
qui sont représentés par le l’Alliance Populaire (Cumhur İttifakı) sous la houlette de l’AKP (Parti de la justice et
du développement) et du MHP (Parti d’action nationaliste), compose la grande
partie de la population turque au niveau de l’identité politique. Quasiment 55
% des électorats de ce bloc se définissent comme étant musulmans et sunnites mais
il possède quand même de différents composants. Par exemple, pour réduire la
présence de l’état kémaliste et l’influence de l’armée sur le gouvernement
démocratique au néant, les kurdes et les libéraux avaient soutenu ce bloc dans
les années 2000s en ayant espéré qu’ils puissent créer une synthèse entre
l’islam et la démocratie. En fait, la plupart de ce bloc n’étaient pas constituées
des islamistes radicales. Il y avait des musulmanes modérées et des
opportunistes qui voulaient profiter du gouvernement. Ce bloc serait toujours
dominant dans les élections tant qu’il y a un leader charismatique qui sait
bien consolider son électorat et qu’il gère bien l’économie. Comme le port des
voiles était interdit dans les écoles à une époque, les gens conservateurs se
sentaient exclus de la société. Donc, l’interdiction du voile était devenue un
prétexte que les électeurs du bloc islamo-nationaliste puissent se rassemblent sous
le même drapeau politique. Mais dans les mois derniers, l’économie de la
Turquie s’est détériorée à tel point que les libéraux et les opportunistes ont
commencé à abandonner le bateau. Les kurdes ont déjà quitté le bloc à cause de
l’alliance électorale entre l’AKP et le MHP, le parti ultranationaliste turc. Maintenant
le bloc qui gouverne la Turquie depuis 2002 est en vrai danger.
Le deuxième bloc de la Turquie est
composé des séculaires, représentées par le bloc d’Alliance de la Nation (Millet İttifakı) avec le CHP (Parti républicain
du peuple) et le Bon Parti (İYİ Parti). Ce bloc représente 30-35 % des
électorats en Turquie. Ce n’est pas un bloc monolithique non plus; il y a des
gens séculaires très nationalistes comme les électeurs du Bon Parti ou ceux qui
sont kémalistes et sociaux-démocrates
comme les électeurs de CHP. L’alliance de la Nation ne peut gagner les
élections que si elle a un leader charismatique qui pourra s’adresser aux
kurdes en même temps qu’aux électeurs du bloc islamo-nationaliste. Néanmoins, le
CHP est mal vu par les électorats conservateurs à cause du régime autoritaire qu’il
avait mis en place entre 1923-1950. Il y a des gens qui ne pensent jamais à
voter pour le CHP à cause des reformes séculaires de Mustafa Kemal Atatürk, le
fondateur de la Turquie moderne et le premier leader du CHP. C’est pour cela que
le CHP essaye de dépasser les barrières psychologiques avec de nouveaux visages
politiques comme Ekrem İmamoğlu, le maire d’Istanbul qui a réussi de recevoir
le soutien des islamistes et des kurdes aussi. Pour l’élection prochaine, le
CHP doit choisir un candidat comme İmamoğlu mais le chef du parti Kemal
Kılıçdaroğlu veut aussi être candidat dans les élections présidentielles. Le
fait que l’économie turque s’affaiblisse pourrait frayer le chemin aux
séculaires vers leurs arrivées au pouvoir.
Le troisième bloc, c’est le bloc des
kurdes, représenté par le HDP (Parti démocratique des peuples), le parti
pro-kurde. Les kurdes, depuis les années de 1990s, veulent devenir un acteur
indépendant dans la vie politique de la Turquie. Même si l’Etat turc a fermé
les partis pro-kurdes à plusieurs reprises, les kurdes ont réussi de les
rétablir. Alors maintenant l’Etat turc peut fermer le HDP dans les mois
prochains pour empêcher les kurdes de devenir un acteur politique indépendant,
mais je ne pense pas que cela change l’attitude et la volonté des kurdes à long
terme. Les Kurdes va probablement soutenir l’opposition dans l’élection
prochaine. Car, le bloc islamo-nationaliste a changé son attitude contre les
kurdes quand le MHP était devenu un composant essentiel de ce bloc et a
commencé à dominer Erdoğan et son parti, l’AKP.
Nous pouvons voir des électorats de
chaque couleur dans tous les pays et ce n’est pas une anomalie. Mais le
problème en Turquie c’est que ces blocs sont trop idéologiques et hostiles les
uns contre les autres. Dans la vie quotidienne et en scène politique, les gens
peuvent facilement devenir vulgaires quand il y a une dispute parmi eux. Il y
aura évidemment le gagnant de cette élection. Mais ce problème dont j’ai parlé
précédemment en faisant la référence à ce que Monsieur Zülfü Livaneli avait dit
sur la répartition politique en Turquie existent vraiment.
Correcteur d’orthographe et de grammaire : Berkay TEMEL
Dr. Ozan ÖRMECİ
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