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18 Ocak 2018 Perşembe

L’Election Présidentielle de la Turquie en 2019


Même s’il y a encore presque deux années pour l’élection présidentielle de la Turquie qui sera organisée le 3 novembre 2019, il y a des évènements politiques assez importants et des activités et des stratégies nouvelles adoptées par les acteurs politiques turcs. On doit rappeler que cette élection présidentielle sera un procès original car l’élection parlementaire et présidentielle vont être réalisés ensemble pour la première fois dans l’histoire turque. Dans ce texte, je vais analyser les scénarios différents et évaluer les chances des candidats pour l’élection présidentielle de la Turquie en 2019.

Monsieur Recep Tayyip Erdoğan est au sommet et tout seul

Après le coup d’état manqué de 15 juillet 2016, la Turquie est toujours en état d’urgence. A cause de coup d’état manqué qui a été organisé par la communauté islamique de Fethullah Gülen selon les journaux turcs, Monsieur Erdoğan a commencé à écraser l’opposition et il a créé une bureaucratie plus fidèle à son autorité. Non seulement les membres et les sympathisants de Gülen, mais la gauche, les libérales et les kurdes ont aussi aliénées de l’Etat turc. Monsieur Erdoğan a ainsi réussi de remporter le référendum (avec 51.4 % des suffrages) pour transformer le système politique de la Turquie en système présidentielle l’année dernière.[1] Maintenant, le système politique de la Turquie ressemble celui de la Russie et Monsieur Erdoğan veut devenir Vladimir Poutine de la Turquie avec des pouvoirs exécutives, législatives et aussi juridictionnelles. Pendant ce temps répressif, Erdoğan a aussi réussi d’agrandir l’économie turque avec un rythme 5 % en moyenne (11 % dans le dernier quart[2]), une performance miraculeuse même si la vie quotidienne des gens en Turquie est devenue plus difficile en raison des taux élevés de l’inflation ainsi que la croissance économique a seulement enrichi les hommes d’affaires particulièrement dans le secteur de la construction. En plus, les limitations contre la liberté d’expression et les méthodes machiavélienne de Monsieur Erdoğan de terrifier et terroriser les voix d’opposition ont provoqué une fuite des cerveaux et aussi une fuite de capitale dans les mois derniers. En outre, une autorité sans contrôle, causé par l’absence d’une armée forte et prestigieuse comme le garant de sécularisme et d’une société civile puissante qui est capable à résister à l’Etat, pourrait se transformer facilement en un système de la dictature dans le futur. Alors, on doit aussi évaluer les risques politiques et des données économiques conjointement. 

Devlet Bahçeli

Dans ce contexte, Monsieur Erdoğan a toujours 46 % appui pour renouveler son mandat présidentiel en 2019. Comme il sait que 46 % d’appui est encore risqué, Monsieur Erdoğan est en train de faire une coalition électorale avec le chef de Parti d’Action Nationaliste (le MHP), Monsieur Devlet Bahçeli. Monsieur Bahçeli a déjà déclaré qu’il va supporter Monsieur Erdoğan en 2019 pour l’élection présidentielle.[3] Monsieur Bahçeli, en échange, veut Monsieur Erdoğan et son parti l’AKP (Parti de la Justice et de Développement) lui aident pour traverser le seuil électoral de 10 %. Cette circonstance peut être réalisée dans deux diffèrent méthodes; a-) une portion des électeurs de l’AKP vont voter pour le MHP dans le jour d’élection, ou b-) il y aura une liste associée entre le MHP et l’AKP. Monsieur Bahçeli sait que son parti et son leadership est faible après la fondation de Bon Parti (İyi Parti) par les autres leaders de son parti et de son idéologie (Meral Akşener, Ümit Özdağ, Koray Aydın)[4] et alors il veut faire ce pacte électoral qui va garantir environ 40-50 députés pour son parti et assurer sa place comme le chef des nationalistes. Comme la première méthode est trop dangereuse pour le MHP, Monsieur Bahçeli va essayer de convaincre Monsieur Erdoğan de réserver 40-50 sièges pour ses députés. On peut dire que ce pacte électoral sera nommé comme « la présidence en échange de 50 députés » dans l’historique politique de la Turquie.

Kemal Kılıçdaroğlu et Muharrem İnce

İlhan Kesici

Ümit Kocasakal

Le plus grand parti de l’opposition en Turquie, le CHP (Parti Républicain du Peuple) n’a pas pu faire un progrès pendant ce période. Le chef de parti, Monsieur Kemal Kılıçdaroğlu est comme un politique de l’Europe qui n’a pas beaucoup de chance contre le populisme d’Erdoğan. Monsieur Kılıçdaroğlu a essayé des tactiques différents jusqu’aujourd’hui mais les voix de son parti est encore au niveau de 22-25 %. Monsieur Kılıçdaroğlu est venant d’origine Kurde-Zaza, il est un Alévi et son famille a des membres Arméniens. Alors, dans un pays conservative and Sunnite, malheureusement ce sont des identités problématiques spécialement pendant les temps de crises. Cependant, Monsieur Kılıçdaroğlu est un homme équitable et réaliste et il peut supporter un autre candidat pour l’élection présidentielle. Les autres candidats dans le CHP qu’on peut nommer sont Muharrem İnce, İlhan Kesici et Ümit Kocasakal. Ümit Kocasakal est un juriste kémaliste, séculaire et nationaliste. Il sait qu’il a peu de chances pour devenir le candidat de son parti maintenant et je pense qu’il veut être plus visible dans l’arène politique turque pour le futur. Monsieur Muharrem İnce est encore populaire en Turquie avec ses discours ambitieux, mais il n’a pas de support comme il en avait avant quelques années. Muharrem İnce est un orateur excellent[5] et un politicien courageux. Il peut contribuer à augmenter les voix de son parti dans l’élection présidentielle. Ces deux candidats viennent de la tradition kémaliste et ils sont en faveur d’un sécularisme rigide qui pourrait être problématique pour accéder aux segments conservatives de la société turque. Monsieur İlhan Kesici d’autre part vient de la tradition politique de Süleyman Demirel (centre-droit) et il peut prendre l’appui des électeurs de droit aussi. D’autre part, İlhan Kesici n’est pas très connu par les jeunes et de plus les électeurs de CHP en noyau peuvent affronter sa candidature comme il a une histoire de droite. Le président de SONAR, une corporation de sondages connue et respectée en Turquie, Monsieur Hakan Bayrakçı revendique que Monsieur Kesici peut gagner l’élection contre Monsieur Erdoğan au deuxième tour avec 53 % des voix.[6] Je pense que c’est une prédiction trop optimiste et Monsieur Kesici a aussi peu de chance contre Monsieur Erdoğan.

Meral Akşener

Une autre alternative est Meral Akşener et son nouveau parti de centre-droit Le Bon Parti. Madame Akşener est courageuse et cultivée et elle est déjà prête à diriger la Turquie. Mais le problème est que les électeurs islamo-conservateurs en Turquie n’aiment pas beaucoup changer leur parti sauf des temps de crises. C’est vrai qu’il y a une crise politique en Turquie mais Monsieur Erdoğan apparait encore puissant et sûr de soi-même; alors Madame Akşener a seulement 18 % support pour sa candidature présidentielle (et 14 % pour son parti) selon les sondages pour maintenant. Probablement, Madame Akşener va finir le premier tour troisièmement après Monsieur Erdoğan et le candidat de CHP.

Le sondage de SONAR pour l’élection présidentielle en 2019

Le sondage de SONAR pour l’élection parlementaire en 2019

Le parti pro-kurde, le HDP (Parti démocratique des peuples) a aussi beaucoup de problèmes après l’arrestation de leur leader Monsieur Selahattin Demirtaş et la faillite de l’independence kurde en Iraq. Cependant le parti a encore 9-11 % support et il domine les villes de sud-est de la Turquie ou les kurdes ont une majorité démographique. Je pense que le HDP n’a pas la chance de devenir un parti à l’échelle nationale, mais il peut prendre en charge un rôle important pour déterminer le vainqueur de l’élection présidentielle au deuxième tour. Jusqu’à maintenant, les électeurs kurdes ont toujours choisi de supporter les islamistes contre les kémalistes en raison de leur opposition historique au projet de l’Etat-nation turc. Mais maintenant comme les islamistes sont devenus plus nationalistes (ethnique nationalistes) et Monsieur Erdoğan a fait un pacte électorale avec le MHP, les kurdes peuvent voter pour l’opposition (le candidat de CHP) en savant que le nationalisme kémaliste est un nationalisme plus civile comparée au panturquisme.

Abdullah Gül

Un autre scenario est la candidature de Monsieur Abdullah Gül, le Président de la République précédent de la Turquie. Venant d’un background islamiste, Monsieur Gül a démontré plusieurs fois qu’il est démocrate avant d’être un islamiste. Il est encore populaire et trop connu en Turquie et les sécularistes ne lui détestent pas comme ils détestent Erdoğan. Il a des qualités intellectuels et des connections internationales mais il est trop pondéré dans la vie politique; mais il ne prend jamais des risques. Alors je pense qu’il ne va pas être en candidat contre Monsieur Erdoğan et son parti l’AKP. Il me semble aussi difficile pour le bloc d’opposition (le CHP, le HDP, le Bon Parti) de choisir Monsieur Gül comme leur candidat commun. Une candidature indépendante comme dans le cas de Président de la République française Monsieur Emmanuel Macron peut être expérimentée, mais le system politique de la Turquie est un system basé sur les partis politiques et Monsieur Gül peut avoir peu de chance dans le premier tour dans ce cas. Mais s’il peut réussir à accéder au deuxième tour, je pense que Monsieur Gül va gagner contre Erdoğan.

Finalement, je pense que Monsieur Erdoğan est toujours le grand favori de cette élection. Monsieur Abdullah Gül et Monsieur İlhan Kesici (Monsieur Gül surtout) me semblent deux candidats qui pourrait avoir plus de chance contre Monsieur Erdoğan. On doit finalement dire que Monsieur Erdoğan est considéré comme un héros pour les islamistes en Turquie; car c’était Monsieur Erdoğan qui a levé les interdictions contre l’Islam politique et les costumes islamiques.

Dr. Ozan ÖRMECİ


[1] http://politikaakademisi.org/2017/04/21/le-systeme-presidentiel-en-turquie/.
[2] https://www.evrensel.net/haber/340287/turkiye-3-ceyrekte-yuzde-11-1-buyudu-bu-buyume-nasil-oldu.
[3] http://www.dw.com/tr/bahçeli-2019da-erdoğanı-destekleyeceğiz/a-42061703.
[4] http://politikaakademisi.org/2017/10/28/le-bon-parti-est-etabli/.
[5] https://www.youtube.com/watch?v=Lbm8CrR6ocs.
[6] http://www.internethaber.com/sonardan-2019-secim-anketi-sonuclari-yok-artik-dedirtti-foto-galerisi-1797773.htm.

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