Les élections législatives de la Turquie se dérouleront le 7 juin 2015 afin d’élire les cinq cent cinquante députés de la Grande Assemblée Nationale de Turquie, élus pour quatre ans au scrutin proportionnel. Le parti islamo-conservateur actuel gouvernant la Turquie depuis 2002, l’AKP (Parti de la Justice et du Développement), est encore le favori selon les sondages. Mais ces élections seront une première pour le parti qui concourra sans la direction du Président de la République Monsieur Recep Tayyip Erdoğan.
Le nouveau chef et l’ancien Ministre des Affaires Etrangères de l’AKP, Professeur Ahmet Davutoğlu est devenu le leader du parti en août 2014 et a réussi jusqu'à ce jour à empêcher la division du parti. Mais les votes du parti ont diminué de quelque point lors des mois récents. La première cause de cette tendance est la croissance économique en régression de la Turquie. Par ailleurs on peut parler de changement de leader comme la deuxième cause. C’est vrai que pour le peuple Turc, le style de leadership d’Erdoğan; courageux, puissant, agressif et revendicatif est plus prospère que le leadership de Davutoğlu; élégant, cultivé, digne et intellectuel. Mais les sondages montrent que l’AKP est encore le premier parti avec 43-45 % des votes. Le Président de la République Monsieur Erdoğan supporte toujours son parti et organise des meetings pour mobiliser le peuple à voter pour l’AKP. Erdoğan défend le système présidentiel et l’AKP est le seul parti qui manifeste ce système. La propagande électorale de l’AKP se concentre sur l’économie et la cause du système présidentiel.
Le parti d’opposition pro-européenne social-démocrate, le CHP (Parti Républicain du Peuple), est encore le deuxième parti selon les sondages. Le chef du parti, Monsieur Kemal Kılıçdaroğlu, a essayé de transformer le parti en un parti « catch-all » durant les dernières années. Pourtant il est toujours difficile pour le parti d’attirer les votes des électeurs conservateurs qui constitue la majorité. Le CHP peut obtenir 26-28 % des votes et essayera à créer une coalition avec le MHP (Parti d’Action Nationaliste). Le parti concentre sa propagande électorale sur des réformes économiques et l’opposition laïque.
Le MHP, parti des nationalistes turques est plus prétentieux avant les élections. Le leader du parti Monsieur Devlet Bahçeli s’oppose aux négociations de paix entre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, une organisation terroriste des Kurdes Marxistes) et le MIT (Organisation du renseignement national, le service de renseignement de la Turquie). Le parti défend aussi des reformes économiques comme le CHP. Le MHP peut obtenir jusqu'à 16-19 % des votes dans ces élections. Même Monsieur Bahçeli conteste le plan de l’AKP pour la transformation du système présent en système présidentielle, pourtant il est possible qu’il s’accorde avec l’AKP pour une coalition qui approuvera le système présidentielle si la protection des articles inchangeables de la constitution concernant le système unitaire est maintenu.
Le HDP (Parti démocratique du peuple), le parti des nationalistes Kurdes et des gauchistes extrêmes, est l’acteur qui peut changer les résultats de ces élections. Si ce parti passe le barrage électoral de 10 %, il sera très difficile pour l’AKP d’établir le gouvernement seul. Mais si le HDP reste au-dessous des 10 %, l’AKP peut facilement continuer à gouverner le pays seul et peut obtenir une majorité de 330 députés dans le parlement. 330 est le nombre qu’il faut à l’AKP pour réaliser un referendum afin d’entamer la transformation du système présent en un système présidentielle. Le HDP essayera de forcer l’AKP en vue d’un système fédéral ou pour une autonomie de la région du sud-est Anatolie où la majorité de population est consistée de Kurdes.
Finalement, on peut dire que les élections législatives de la Turquie en 2015 vont probablement se prêter à la continuation du gouvernement de l’AKP, ou à un gouvernement à parti unique comme d’habitude, ou à une coalition avec le MHP et le système semi-présidentiel.
Dr. Ozan ÖRMECİ
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