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3 Nisan 2014 Perşembe

Les Elections Municipales en Turquie 2014


Les électeurs Turcs ont voté pour choisir les nouveaux maires de 81 villes dans le pays dimanche le 30 mars 2014 tout comme les Français.[1] Les résultats montrent que le Premier Ministre Recep Tayyip Erdoğan et son parti l’AKP (Parti de la Justice et du Développement) ont su maintenir leurs pouvoirs avec 45 % des votes contre  28 % pour le CHP, 15 % pour le MHP et 6 % pour le BDP.[2] L’AKP a réussi encore une fois à battre les autres partis avec une grande différence et protéger les municipalités les plus importantes comme Istanbul et Ankara. Erdoğan a proclamé dimanche sa victoire totale aux élections municipales en Turquie et aussitôt promis à tous ses ennemis de leur en faire « payer le prix ».[3]
Le maire sortant d’Istanbul, Kadir Topbaş (AKP), a été réélu dimanche avec 48 % des suffrages contre 40,1 % pour Monsieur Mustafa Sarıgül, le candidat de CHP (Parti Républicain du Peuple). Le maire populiste et controversé d’Ankara depuis 1994, Melih Gökçek aussi, membre de l’AKP, a annoncé lundi à l’aube avoir remporté un cinquième mandat avec 44,79 % des suffrages, contre 43,77 % pour Monsieur Mansur Yavaş, le candidat de CHP.[4] Par ailleurs le CHP a réussi à protéger la municipalité d’Izmir avec leur candidat Aziz Kocaoğlu. L’AKP a remporté 48 ou 49 villes sur les 81 villes au total.

La carte des élections municipales[5]
Le Premier Ministre Turc, Monsieur Erdoğan, a choisi une tactique différente avant les élections et a tourné les élections municipales en un plébiscite pour son gouvernement. Malgré les graves accusations de corruption contre son parti et sa famille, la tactique d’Erdoğan a été utile pour sa victoire. Cette gloire sans appel devrait convaincre Monsieur Erdogan, 60 ans, à se présenter à l’élection Présidentielle qui aura lieu en août et qui pour la première fois sera disputée au suffrage universel direct.[6]

Une autre victoire pour Erdoğan[7]
Le chef du CHP, Kemal Kılıçdaroğlu, a essayé d’ouvrir son parti aux électeurs de droit en choisissant des candidats comme Sarıgül et Yavaş, ce qui a réellement augmenté les votes du parti de 2,5 % au total par rapport aux résultats des élections générales de 2011. Pourtant ce n’est pas suffisant pour déclarer cette performance comme un succès. Le CHP peux essayer de collaborer pour l’élection Présidentielle avec le MHP (Parti d’Action Nationaliste) afin de  trouver un candidat modéré pour attirer les votes Kémalistes, socio-démocrates et nationalistes en même temps.
Le BDP (Parti Pour la Paix et la Démocratie), qui défend une solution politique pour la question Kurde, est un autre vainqueur des élections. Le parti a remporté 11 municipalités, toutes dans la région sud-est de l’Anatolie.[8] La question Kurde parait maintenant comme un problème localisé dans cette région.
Les résultats montrent que l’absence d’un parti centriste laisse l’AKP sans rival pour les électeurs conservatives. Pour cette raison, on peut voir émerger un parti centriste dans les mois prochains.

Dr. Ozan ÖRMECİ



[1] Pour un analyse avant les élections; Örmeci, Ozan (2014), “La Turquie à un Carrefour », Uluslararası Politika Akademisihttp://politikaakademisi.org/la-turquie-a-un-carrefour/.
[3] “Municipales très suivies en Turquie, Erdogan joue sa survie politique”, Le Mondehttp://www.lemonde.fr/europe/article/2014/03/30/femen-fait-une-action-anti-erdogan-lors-du-vote-en-turquie_4392220_3214.html.
[4] “Turquie : l’opposition conteste le résultat des élections municipales”, Le Pointhttp://www.lepoint.fr/monde/turquie-l-opposition-conteste-le-resultat-des-elections-municipales-01-04-2014-1807972_24.php.
[5] “Seçim 2014”, Hürriyethttp://www.hurriyet.com.tr/yerel-secim-2014/.
[7] “Turkey PM Erdogan claims election victory”, BBChttp://www.bbc.com/news/world-europe-26807067.

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