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30 Mart 2023 Perşembe

Elections turques de 2023 : 44 jours restants

 

Introduction

À Türkiye (la Turquie), des élections présidentielles et législatives sont prévues avoir lieu ce 14 mai 2023. Avec moins que 44 jours, le pays se tient au seuil d'un moment historique pour élire son nouveau président et former un nouveau parlement. Cependant, faute du système électoral, au cas où aucun des candidats à la présidence n’obtiendrait plus de la moitié des voix au premier tour, il y aura un second tour deux semaines après, notamment le 28 mai 2023.

Dans cet article, je vais d’abord présenter les candidats présidentiels et leurs blocs en Turquie, puis analyser les récents sondages d’opinion sur les élections, et enfin me concentrer sur certains facteurs primordiales qui pourraient avoir un degree d’influence sur les résultats des élections présidentielles et parlementaires.

Quatre candidats à la présidentielle

C’est définitivement reglé! Seuls quatre candidats à la présidence se disputeront pour le 14 mai 2023. Concentrons-nous maintenant sur ces profiles, leurs soutiens ainsi que leurs orientations idéologiques.

Le candidat conjoint de l’Alliance populaire ou l’Alliance du peuple (Cumhur İttifakı) est le 12e et actuel président de la Turquie (2014-) Recep Tayyip Erdoğan. Ce bloc est composé du parti islamiste/conservateur AK Parti/AKP (Parti de la justice et du développement), du parti nationaliste/d’extrême droite turc présidé par le politicien vétéran Devlet Bahçeli MHP (Parti d’action nationaliste) et du parti nationaliste/d’extrême droite/islamiste turc BBP  (Grande unité Parti) dont le chef est Mustafa Destici. Cependant, après avoir assisté à la montée de l’opposition en rassemblant différents partis et acteurs politiques, le président Erdoğan a adopté la même stratégie et a -très récemment- fortifié son bloc par l’affiliation de deux nouveaux partis politiques. Notamment, le Nouveau parti de bien-être (Yeniden Refah Partisi/YRP) et le Parti de la cause libre (Hür Dava Partisi/Hüda Par).

Le premier parti a été créé par Fatih Erbakan, le fils de l’ancien Premier ministre islamiste de Türkiye, Necmettin Erbakan à l’environ de fin 2018. Yeniden Refah Partisi représente une version classique de l’islam politique turc avec des idées et des connotations anti-occidentales et propose un programme islamiste plus radical par rapport à AKP. Le parti adopte un positionnement pénal ainsi qu’éthique dur, en particulier sur les droits des femmes, l’adultère, le problème de Chypre et les relations de la Turquie avec les États-Unis (États-Unis) et l’Union européenne (UE). Cependant, en raison de la passivité de l’autre organisation politique pro-Erbakan et de Vision nationale (Milli Görüş), le Parti de la félicité (Saadet Partisi/SP), ce parti est en hausse ces derniers temps. Bien que fondé récemment, le parti compte environ 270 000 membres et, selon de récents sondages, 1 à 3 % de votes potentiels. En fait, le fondateur et dirigeant du parti, Fatih Erbakan, se présentait à la présidence de manière indépendante et avait déjà recueilli 70 000 signatures, mais plus tard, sur la proposition d’Erdoğan, il a décidé de rejoindre l’Alliance populaire et s'est retiré de la course présidentielle au nom d’Erdoğan. Le Nouveau parti de bien-être apportera sûrement de nouveaux votes à l’AKP et à Erdoğan, mais leur rhétorique et leurs appels misogynes pourraient déranger les électrices et entraîner également la perte de certains votes.

Le Parti de la cause libre (Hüda Par) a quant à lui été créé fin 2012 par d’anciens membres et partisans du Hezbollah kurde (également connu sous le nom de Sofik), une organisation terroriste islamiste (sunnite) et kurde profondément radicale qui a commis de graves crimes contre l’État (comme le meurtre de l’ancien capitaine de police Gaffar Okan) et contre des personnalités islamistes plus libérales (à l’example de Gonca Kuriş) dans le passé. Le parti prône ouvertement un système d’État fédéral et des droits culturels pour les Kurdes. Le chef du parti est Zekeriya Yapıcıoğlu, un ancien militant du Hezbollah. Hüda Par ne possède pas un potentiel électoral très élevé, mais leur contestation du PKK et du HDP (Parti démocratique des peuples) est un point d’appui pour Erdoğan et l’État turc pour résister aux appels gauchistes laïcs de ces groupes (PKK/HDP).

Le co-candidat de l’Alliance populaire, le président Recep Tayyip Erdoğan (1954-) dirige la Turquie depuis 2003 ; d’abord en tant que Premier ministre (2003-2014), plus tard en tant que président de la République dans le système parlementaire (2014-2018), et enfin en tant que président de la Turquie (2018-) dans un système de présidentialisme de type turc. Erdoğan est devenu une personnalité politique influente en 1994 après avoir été élu de manière choquante maire d’Istanbul du Parti du bien-être de Necmettin Erbakan (Refah Partisi/RP) contre l’establishment laïc. Issu d’une famille traditionnelle turque sunnite de Rize, Erdoğan a grandi dans le quartier Kasımpaşa d’Istanbul et a fréquenté une école İmam Hatip. Erdoğan est diplômé de la Faculté des sciences économiques et administratives de l’Université de Marmara, mais certains critiques affirment que son diplôme universitaire est un faux. Issu d’un milieu islamiste, Erdoğan a toujours été une figure controversée de l’establishment laïc. Cependant, son charisme et ses liens forts avec les masses islamistes ont fait de lui un leader incontesté et invaincu. En fait, depuis 2002, Erdoğan n’a lui-même jamais perdu une élection, mais la défaite de son parti aux élections locales de 2019 à Istanbul et à Ankara est considérée comme sa seule défaite. De plus, cette fois, le travail d’Erdoğan est plus difficile car de récents sondages montrent qu’il pourrait obtenir un maximum de 44 à 45 % des voix au premier tour des élections présidentielles.

Recep Tayyip Erdoğan

Le co-candidat de l’Alliance nationale (Millet İttifakı) est Kemal Kılıçdaroğlu. Né en 1948 à Tunceli (anciennement connu sous le nom de Dersim), Kılıçdaroğlu est issu d’une famille alévie-zaza. Il a fait ses études d'économie à l’Académie des sciences économiques et commerciales d’Ankara (aujourd’hui l’Université Gazi), dont il est diplômé en 1971. Après avoir travaillé de longues années dans d’importantes institutions publiques, notamment l’Institution d’assurance sociale (SSK), Kılıçdaroğlu a été membre de le parlement du pro-laïc CHP (Parti républicain du peuple) depuis 2002. Après avoir fait une montée rapide dans la petite politique avec ses campagnes d'anti-corruption et son bilan sans faute, il a été élu nouveau président du pro-laïc CHP en 2010 avec un grand soutien des médias et membres du parti, à la suite d’un scandale sexuel qui a contraint l’ancien président Deniz Baykal à la démission. Il a également été vice-président de l’Internationale socialiste entre 2012 et 2014.

Kemal Kılıçdaroğlu représente l’héritage laïc/kémaliste classique de l’État turc, mais il a réussi à attirer de nouveaux votes et groupes de partisans dans son parti en suivant une nouvelle stratégie. Ainsi, à partir de 2017, en commençant par sa célèbre marche de la justice (Adalet Yürüyüşü), il a réussi à convaincre de nouveaux groupes de droite de soutenir son leadership contre le régime autoritaire d’Erdoğan. En conséquence, -séparé du MHP- le Bon Parti de Meral Akşener (İYİ Parti) et deux autres partis de droite ; Le Parti démocrate (DP) de centre droit de Gültekin Uysal et le Parti de la félicité islamiste de Temel Karamollaoğlu (Saadet Partisi/SP) ont commencé à le soutenir. Plus récemment, deux nouveaux partis fondés par d’anciens cadres de l’AKP ; Le DEVA (Parti de la démocratie et du progrès) d’Ali Babacan et le Parti du futur d’Ahmet Davutoğlu (Gelecek Partisi) ont également commencé à l’approuver et ont rejoint l’Alliance nationale. Un autre succès récent de Kemal Kılıçdaroğlu a été de convaincre le HDP, le parti pro-kurde de ne pas affronter à cette élection présidentielle son propre candidat. En ce sens, Kılıçdaroğlu a obtenu 11 à 13 % de voix supplémentaires des groupes laïcs kurdes et de l’extrême gauche turque avant cette élection.

Kılıçdaroğlu a suivi une stratégie très intelligente pour garantir également sa candidature à la présidence. Il a forcé tous les partis politiques de son bloc à se concentrer d’abord sur le programme de l’Alliance nationale plutôt que sur le candidat à la présidentielle et a lentement commencé à convaincre tous les partis politiques en faisant de sa candidature la seule option viable dans le temps. Ainsi, en soulignant la force de l’AKP dans les conseils municipaux, il a convaincu de nombreuses personnes que le maire d’Ankara Mansur Yavaş ou le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu ne devaient pas être candidats à la présidentielle. En fin de compte, lorsque sa candidature est devenue une réalité politique, il a également réussi à convaincre la dirigeante de İYİ Parti, Meral Akşener, après une crise politique de courte durée. Akşener approuvait normalement İmamoğlu et / ou Yavaş pour la présidence, mais sous la pression sociale, il a donné le feu vert à la candidature de Kılıçdaroğlu.

Kılıçdaroğlu est le chef du CHP, le plus ancien parti politique du pays. Le CHP a été fermé par le régime militaire après le coup d’État militaire de 1980 mais a été rétabli par Deniz Baykal et İsmail Cem en 1992. C’est pourquoi, Kılıçdaroğlu n’est pas un homme seul et il représente une tradition politique très forte en Turquie. Bien qu’établi en tant que parti politique moderniste, kémaliste, étatiste et nationaliste turc il y a un siècle, le nouveau CHP est beaucoup plus un parti social-démocrate/socialiste de type européen, essayant d’attraper tout le monde et de devenir un acteur politique centré. Je pense que Kılıçdaroğlu a de grandes chances de remporter l’élection présidentielle au premier tour. Si l’on fait un calcul simple selon les précédents sondages d’opinion, la chance de Kılıçdaroğlu sera mieux comprise par tous : CHP (25 %) + İYİ Parti (13 %) + Autres composantes de Nation Alliance (3 %) + HDP (11 %) : 52 pour cent.


Kemal Kılıçdaroğlu

Le seul problème potentiel pour Kılıçdaroğlu et la Nation Alliance semble être la situation de Muharrem İnce. Né en 1964 à Yalova, İnce était partisan du CHP depuis sa jeunesse. Il est finalement devenu membre du parlement du CHP en 2002 et a siégé au sein de la Grande Assemblée nationale turque jusqu’en 2018. Il était une figure très influente et populaire avec ses brillants discours dans les médias et au parlement et a été chef de groupe parlementaire adjoint du CHP entre 2010 et 2014. Il a également été choisi comme candidat présidentiel de son parti en 2018, mais a perdu l’élection face à Erdoğan. Après cette défaite, il a été fortement critiqué et défavorisé par les cercles du CHP. Il a tenté de défier Kılıçdaroğlu pour devenir le nouveau chef du CHP mais a échoué deux fois. Démissionnaire du CHP, il a créé le Parti de la patrie ou le Parti de la ville natale (Memleket Partisi) en 2021 pour tenter sa chance en politique indépendamment de son ancien parti. İnce représente une version kémaliste plus nationaliste et classique du CHP et il critique Kılıçdaroğlu notamment sur la base de son approche modérée envers le HDP et les groupes pro-kurdes ayant des liens avec le PKK. Le parti d’İnce est très faible dans son organisation et le seul personnage connu de son parti est le professeur İpek Özkal Sayan de l’Université d'Ankara. Cependant, İnce est un excellent orateur et il jouit d’une popularité et d’un soutien considérables parmi les électeurs jeunes et apolitiques en raison de ses jeux de mots, de ses blagues et de son utilisation efficace des médias sociaux. En ce sens, au cas où İnce pourrait atteindre 7 à 8 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle en convainquant de nombreux électeurs parmi les partisans classiques du CHP et de İYİ Parti, il pourrait créer une chance pour Erdoğan de battre Kılıçdaroğlu au second tour.


Muharrem İnce

Le quatrième et dernier candidat au présidentiel est Sinan Oğan. Né en 1967 à Iğdır, Oğan est un homme politique nationaliste turc classique. Il coordonne un groupe de réflexion turc appelé TÜRKSAM depuis de nombreuses années. Diplômé du département de gestion de l’Université de Marmara en 1989, Oğan a obtenu un doctorat en relations internationales et sciences politiques de l’Institut d'État des relations internationales de Moscou en 2009. Il entretient des liens étroits avec l’Azerbaïdjan et l’élite politique azérie. Il a été député du MHP au sein du parlement turc entre 2011 et 2015, mais a ensuite démissionné de son parti en raison de désaccords avec le chef du parti Devlet Bahçeli. Oğan est soutenu par l’Alliance de l’Ancêtre (ATA İttifakı), un nouveau bloc politique composé de quatre partis nationalistes de droite : le Parti de la victoire du professeur Ümit Özdağ (Zafer Partisi), le Parti de la justice (Adalet Partisi), le Parti de mon pays (Ülkem Partisi) et Parti de l’alliance turque (Türkiye İttifakı Partisi). Parmi ceux-ci, le seul parti notable dans les sondages d’opinion est le Parti de la Victoire d’Özdağ. Avec ses rhétoriques ultranationalistes et anti-immigrées, le parti est récemment devenu visible et populaire parmi les électeurs d'extrême droite.

Sinan Oğan

Sondages d’opinion récents

Si nous analysons les récents sondages d’opinion pour la course à la présidentielle, nous constatons que le candidat de l’Alliance nationale et chef du CHP, Kemal Kılıçdaroğlu, est en tête de tous les sondages. Cependant, les résultats sont très différents; alors que certains sondages suggèrent que Kılıçdaroğlu pourrait être facilement élu au premier tour de l’élection avec 51 à 53 % des voix, d'autres affirment qu'il ne pourrait pas obtenir plus de 45 à 46 % au premier tour. À mon avis, à moins que Muharrem İnce ne fasse de gros progrès, Kılıçdaroğlu remportera l’élection présidentielle au premier tour. Cependant, au cas où l’élection se déroulerait au second tour, Erdoğan pourrait bien sûr encore avoir une chance de gagner légèrement en créant une polarisation politique basée sur l’identité alévie et kurde (Zaza) de Kılıçdaroğlu.

Si nous regardons le soutien d’Erdoğan dans la course présidentielle d’autre part, nous voyons qu’il varie entre 40 et 47 %, mais aucun des sondages ne suggère qu’Erdoğan pourrait plus gagner l’élection au premier tour. Parmi les autres candidats, Muharrem İnce semble plus prétentieux puisque certains sondages suggèrent déjà qu'il pourrait obtenir environ 7 % du total des voix au premier tour. Cependant, de nombreux autres sondages montrent İnce quelque part entre 3 et 5 %, ce qui pourrait ne pas être suffisant pour garantir un second tour. Enfin, Sinan Oğan a un potentiel de 1 à 3%, principalement avec les votes provenant de l’anti-immigré Zafer Partisi.

Si nous regardons les récents sondages d’opinion sur les élections législatives, nous constatons toujours que l’AKP est le premier parti du pays malgré tous les problèmes. Le vote de l’AKP varie de 31 à 37 %, mais la plupart des gens sont convaincus que l’AKP pourrait encore devenir le plus grand bloc au sein du parlement. Les votes du CHP, en revanche, se situent entre 25 et 28 %. Bien sûr, beaucoup de choses pourraient changer en 44 jours et le CHP pourrait encore faire des progrès pendant la campagne présidentielle. Par exemple, l’effet des terribles tremblements de terre en Turquie en février 2023 a diminué les votes de l’AKP et a eu un effet positif sur l’opposition. İYİ Parti devrait obtenir 10 à 13 % des voix aux élections législatives. De récents sondages montrent que le HDP pro-kurde pourrait obtenir 10 à 12 % des voix. Le MHP, en revanche, se situe entre 5 et 7 %. La présence de Memleket Partisi de Muharrem İnce se fait également sentir dans les sondages des élections législatives, puisque son parti devrait recueillir 3 à 6 % du total des voix pour le moment. Le parti DEVA d’Ali Babacan est également important puisque le parti pourrait obtenir 1 à 3 % des voix selon de récents sondages. Enfin, le Nouveau parti du bien-être pourrait obtenir 1 à 2 % du total des voix lors d’une élection parlementaire.

Facteurs susceptibles de modifier les résultats

Tout d’abord, surtout en matière d'élection présidentielle, le paramètre le plus important serait la performance de Muharrem İnce. Nous savons déjà qu’İnce est un excellent orateur qui pourrait agiter les masses. Donc, s’il pouvait augmenter considérablement ses votes en organisant de grandes manifestations et en apparaissant plus fréquemment sur les chaînes de télévision, en obtenant des votes élevés au premier tour, il pourrait assurer le second tour et ainsi créer une autre chance pour Erdoğan. Cependant, il est également possible qu’İnce et Kılıçdaroğlu puissent entrer en contact et conclure un accord pour le second tour. Kılıçdaroğlu pourrait tenter de le convaincre en lui proposant également un poste dans le nouveau cabinet. Donc, il me semble que « l’affaire İnce » sera importante pour le résultat de l’élection présidentielle.

Deuxièmement, étant donné que les partis politiques turcs se sont aidés ces dernières années d’experts en relations publiques (RP), le succès des campagnes électorales pourrait changer les préférences des électeurs. Jusqu’à présent, l’AKP a réussi à organiser de telles campagnes dans le contexte turc. Cependant, récemment, la cogénération a également commencé à utiliser des techniques plus modernes et à accroître sa popularité grâce aux méthodes modernes des sciences sociales. En ce sens, nous pourrons voir bientôt deux méga campagnes politiques organisées par AKP et CHP, qui seraient influentes en dirigeant les électeurs indécis et apolitiques.

Troisièmement, il y a une dimension non-dit importante des élections. Si l’élection présidentielle se déroule au second tour, la composition du parlement pourrait inciter les électeurs à voter pour Erdoğan ou Kılıçdaroğlu. En d’autres termes, au cas où l’AKP ou le CHP obtiendraient plus de sièges au parlement le 14 mai 2023, mais que l’élection présidentielle passerait au second tour, les votes au centre pourraient être dirigés vers le chef du bloc majoritaire. Étant donné que presque tous les sondages montrent que l’AKP est en tête aux élections législatives, je pense que ce serait une sage décision pour Kılıçdaroğlu de convaincre Muharrem İnce de se retirer de la course présidentielle et de l’approuver. Parce que sinon, dans un scénario basé sur la majorité de l’AKP au parlement après le 14 mai, toute la rhétorique de « retour au système parlementaire » de Kılıçdaroğlu pourrait être un non-sens et pourrait inciter les électeurs du centre à donner une dernière chance à Erdoğan.

Conclusion

Pour conclure, les élections présidentielles et législatives de 2023 en Turquie seront très intéressantes pour les observateurs internationaux. Personnellement, je préférerais un pays démocratique ayant de bonnes relations tant avec l’Occident qu'avec l’Orient et j’ai bon espoir quant à la capacité du peuple turc à faire un bon choix. En ce sens, je suis sûr que les élections se dérouleront dans un environnement sûr et démocratique et que la Turquie reviendra à la normale après les élections.

Assoc. Prof. Ozan ÖRMECİ


28 Mart 2023 Salı

2023 Turkish Elections: 46 Days Left

 

Introduction

In Türkiye (Turkey), presidential and parliamentary elections are scheduled for May 14, 2023. So, this means only 46 days left for the country to choose its new President and form a new parliament. However, due to the electoral system, in case none of presidential candidates gets more than half of the votes in the first round, there will be a second round two weeks after, on May 28, 2023.

In this article, I am going to first present presidential candidates and their blocs in Türkiye, later analyze recent opinion polls about the elections, and lastly focus on some crucial factors which might affect the results of the presidential and parliamentary elections.

Four Candidates Set for Presidency

Now it is official and only four presidential candidates will contend on May 14, 2023, for becoming Turkish President. Let us focus on these candidates, their backers, and their ideological preferences.

The joint candidate of the People Alliance’s (Cumhur İttifakı) is Türkiye’s 12th and current President (2014-) Recep Tayyip Erdoğan. This bloc is consisted of Islamist/conservative AK Parti (Justice and Development Party), Turkish nationalist/far-right MHP (Nationalist Action Party) whose chair is veteran politician Devlet Bahçeli, and Turkish nationalist/far-right/Islamist BBP (Great Unity Party) whose leader is Mustafa Destici. However, after witnessing the rise of the opposition by bringing together different political parties and actors, President Erdoğan also adopted the same strategy and added two new political parties to his bloc very recently. These two new political parties are New Welfare Party (Yeniden Refah Partisi/YRP) and Free Cause Party (Hür Dava Partisi/Hüda Par).

The New Welfare was established by Türkiye’s former Islamist Prime Minister Necmettin Erbakan’s son Fatih Erbakan in late 2018. The party represents a classical version of Turkish political Islam with anti-Occidentalist (anti-Western) ideas and connotations and puts forward a more radical Islamist agenda compared to AK Parti. The party adopts a hardliner positioning especially about women rights, adultery, Cyprus Dispute, and relations with the United States (U.S.) and the European Union (EU). However, due to the passiveness of the other pro-Erbakan National View/National Outlook (Milli Görüş) political organization Felicity Party (Saadet Partisi/SP), this party is on the rise recently. Albeit founded recently, the party has approximately 270,000 members and according to recent polls 1-3 percent potential votes. In fact, the party founder and leader Fatih Erbakan was running for presidency independently and already collected 70,000 signatures, but later upon the proposal of Erdoğan, he decided to join the People’s Alliance and withdrew from the presidential race on behalf of Erdoğan. The New Welfare Party will surely bring new votes to AK Parti and Erdoğan, but their misogynist rhetoric and appeals could disturb female voters and lead to loss of some votes as well.

The Free Cause Party (Hüda Par) on the other hand was established in late 2012 by former members and supporters of Kurdish Hezbollah (also known as Sofik), a very radical Islamist (Sunni) and Kurdish terrorist organization who conducted serious crimes against the state (such as the killing of former police captain Gaffar Okan) and against more liberal Islamist figures (such as Gonca Kuriş) in the past. The party openly advocates a federal state system and cultural rights for Kurds. The party’s leader is Zekeriya Yapıcıoğlu, a former Hezbollah militant. Hüda Par does not possess a very high vote potential, but their challenge to PKK and HDP (Peoples’ Democratic Party) is an asset for Erdoğan and the Turkish State to resist against the secular leftist appeals of these groups (PKK/HDP).

The joint candidate of the People’s Alliance, President Recep Tayyip Erdoğan (1954-) has been ruling Türkiye since 2003; first as Prime Minister (2003-2014), later as President of the Republic in the parliamentary system (2014-2018), and lastly as Türkiye’s President (2018-) within a system of Turkish type of presidentialism. Erdoğan became an influential political figure in 1994 as being shockingly elected Istanbul Mayor from Necmettin Erbakan’s Welfare Party (Refah Partisi/RP) against the secular establishment. Coming from a traditional Sunni Turkish family from Rize, Erdoğan was raised in Istanbul’s Kasımpaşa neighborhood and attended to an İmam Hatip School. Erdoğan was graduated from Marmara University’s Faculty of Economics and Administrative Sciences, but some critics claim that his university diploma is fake. Coming from an Islamist background, Erdoğan has always been a controversial figure in the secular establishment. However, his charisma and strong bonds with the Islamist masses made him an undisputed and undefeated leader. In fact, since 2002, Erdoğan never lost an election himself, but his party’s defeat at 2019 local elections in Istanbul and Ankara is considered as his only loss. Moreover, this time Erdoğan’s job is tougher because recent polls show that he could get around maximum 44-45 percent of the votes in the first round of the presidential elections.

Recep Tayyip Erdoğan

The joint candidate of the Nation Alliance (Millet İttifakı) is Kemal Kılıçdaroğlu. Born in 1948 in Tunceli (formerly known as Dersim), Kılıçdaroğlu comes from an Alevi-Zaza family. He was educated in Economics at the Ankara Academy of Economics and Commercial Sciences (now Gazi University), from which he graduated in 1971. Having worked long years in important state institutions including the Social Insurance Institution (SSK), Kılıçdaroğlu has been a member of the parliament from pro-secular CHP (Republican People’s Party) since 2002. After making a rapid rise in petty politics with his anti-corruption campaigns and clean record, he was elected pro-secular CHP’s new chair in 2010 with great support from media and party members, following a sex scandal that forced former chair Deniz Baykal to resignation. He also served as the Vice President of the Socialist International between 2012 and 2014.

Kemal Kılıçdaroğlu represents the classical secular/Kemalist heritage of the Turkish State, but he was able to bring new votes and supporter groups to his party by following a new strategy. So, starting from 2017, beginning with his famous Justice March (Adalet Yürüyüşü), he was able to convince new right-wing groups to support his leadership against Erdoğan’s authoritarian-leaning rule. Accordingly, -separated from MHP- Meral Akşener’s Good Party (İYİ Parti) and two other right-wing parties; Gültekin Uysal’s center-right Democrat Party (DP) and Temel Karamollaoğlu’s Islamist Felicity Party (Saadet Partisi/SP) began to support him. More recently, two new parties founded by former AK Parti cadres; Ali Babacan’s DEVA (Democracy and Leap Party) and Ahmet Davutoğlu’s Future Party (Gelecek Partisi) also began to endorse him and joined the Nation Alliance now called as the "sextet chair" (altılı masa). Another recent success of Kemal Kılıçdaroğlu was to convince pro-Kurdish HDP not to contend in this presidential election with their own candidate. In that sense, Kılıçdaroğlu secured 11-13 percent additional votes from secular Kurdish groups and Turkish far-left before this election.

Kılıçdaroğlu followed a very clever strategy to secure his presidential candidacy as well. He forced all political parties within his bloc to focus first on the Nation Alliance’s programme rather than the presidential candidate and slowly began to convince all political parties by making his candidacy the only viable option in time. So, by underlining the strength of AK Parti in municipal councils, he convinced many people that Ankara Mayor Mansur Yavaş or İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu should not be presidential candidates. In the end, when his candidacy became a political reality, he also managed a good leadership skill to convince İYİ Parti leader Meral Akşener after a short-term political crisis. Akşener was normally endorsing İmamoğlu and/or Yavaş for presidency, but upon social pressures, he gave green light to Kılıçdaroğlu’s candidacy.

Kılıçdaroğlu is the leader of CHP, the oldest political party in the country. CHP was closed by the military regime following the 1980 military coup but was reestablished by Deniz Baykal and İsmail Cem in 1992. That is why, Kılıçdaroğlu is not a lonely man and he represents a very strong political tradition in Türkiye. Although established as a modernist, Kemalist, statist, and Turkish nationalist political party a century ago, the new CHP is much more a European-type social democratic/socialist party, trying to catch everyone and become a centered political actor. I think Kılıçdaroğlu has a great chance in winning the presidential election in the first round. If we make a simple calculation according to previous opinion polls, Kılıçdaroğlu’s chance will be better understood by everyone: CHP (25 percent) + İYİ Parti (13 percent) + Other components of Nation Alliance (3 percent) + HDP (11 percent): 52 percent.

Kemal Kılıçdaroğlu

The only potential problem for Kılıçdaroğlu and the Nation Alliance seems to be the situation of Muharrem İnce. Born in 1964 in Yalova, İnce had been a CHP partisan since his youth. He eventually became a member of the parliament from CHP in 2002 and served within the Turkish Grand National Assembly until 2018. He was a very influential and popular figure with his brilliant speeches in media and in the parliament and served as CHP’s parliamentary deputy group leader between 2010 and 2014. He was also chosen the presidential candidate of his party in 2018, but lost the election to Erdoğan. After this defeat, he was heavily criticized and disfavored by CHP circles. He tried to challenge Kılıçdaroğlu to become the new leader of CHP but failed two times. Resigned from CHP, he established the Homeland Party (Memleket Partisi) in 2021 to take his chance in politics independently from his former party. İnce represents a more nationalist and classical Kemalist version of CHP and he criticizes Kılıçdaroğlu especially based on his moderate approach towards HDP and pro-Kurdish groups having links with the PKK. İnce’s party is very weak in organization and the only figure known from his party is Professor İpek Özkal Sayan from Ankara University. However, İnce is an excellent orator and he has considerable popularity and support among young and apolitical voters due to his word games, jokes, and effective use of social media. In that sense, in case İnce could reach 7-8 percent votes in the first round of the presidential election by convincing many voters among the classical CHP and İYİ Parti supporters, he could create a chance for Erdoğan to beat Kılıçdaroğlu in the second round.

Muharrem İnce

The fourth and the last presidential candidate is Sinan Oğan. Born in 1967 in Iğdır, Oğan is a classical Turkish nationalist politician. He coordinates a Turkish think-tank called TÜRKSAM for many years. Graduated from the department of Management at Marmara University in 1989, Oğan obtained a PhD in International Relations and Political Science from the Moscow State Institute of International Relations in 2009. He has close links with Azerbaijan and the Azeri political elite. He was a MHP deputy within the Turkish parliament between 2011 and 2015, but later resigned from his party due to disagreements with the party leader Devlet Bahçeli. Oğan is endorsed by Ancestral Alliance (ATA İttifakı), a new political bloc composed of four right-wing nationalist parties: Professor Ümit Özdağ’s Victory Party (Zafer Partisi), Justice Party (Adalet Partisi), My Country Party (Ülkem Partisi), and Turkey Alliance Party (Türkiye İttifakı Partisi). Among these, the only noticeable party in the opinion polls is Özdağ’s Victory Party. With its ultranationalist and anti-immigrant rhetoric, the party became visible and popular recently among the far-right voters.

Sinan Oğan

Recent Opinion Polls

If we analyze the recent opinion polls for the presidential race, we see that Nation Alliance candidate and CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu leads all polls. However, the results are very different; whereas some polls suggest that Kılıçdaroğlu could be easily elected in the first round of the election with 51-53 percent of the votes, some others claim that he could not take more than 45-46 percent in the first round. In my opinion, unless Muharrem İnce makes a big progress, Kılıçdaroğlu will win the presidential election in the first round. However, in case the election goes to the second round, of course Erdoğan could still have a chance to win slightly by creating a political polarization based on Kılıçdaroğlu’s Alevi and Kurdish (Zaza) identity.

If we look at Erdoğan’s support in the presidential race on the other hand, we see that it changes between 40 and 47 percent, but none of the polls suggest that Erdoğan could win the election in the first round anymore. Among the other candidates, Muharrem İnce seems more pretentious as some polls already suggest that he could get around 7 percent of the total votes in the first round. However, many other polls show İnce somewhere between 3 and 5 percent, which might not be enough to secure a second round. Lastly, Sinan Oğan has 1 to 3 percent potential mostly with the votes coming from anti-immigrant Zafer Partisi.

If we look at the recent opinion polls about parliamentary elections, we still see that AK Parti is the leading party of the country despite of all problems. AK Parti’s vote ranges from 31 to 37 percent, but most of the people are sure that AK Parti could still become the largest bloc within the parliament. CHP’s votes on the other hand are pointed as somewhere between 25 and 28 percent. Of course, many things could change in 46 days and CHP could still make a progress during the presidential campaign. For instance, the effect of the terrible earthquakes in Türkiye in February 2023 diminished AK Parti’s votes and had a positive effect on the opposition. İYİ Parti is expected to get 10 to 13 percent of the votes in the parliamentary elections. Recent polls show that pro-Kurdish HDP could get 10 to 12 percent of the votes. MHP on the other hand is shown somewhere between 5 to 7 percent. Muharrem İnce’s Memleket Partisi’s presence is also felt in parliamentary election polls, as his party is expected to take 3 to 6 percent of the total votes for the moment. Ali Babacan’s DEVA party is important as well since the party could get 1 to 3 percent of the votes according to recent polls. Lastly, the New Welfare Party could get 1 to 2 percent of the total votes in a parliamentary election.

Factors That Might Change the Results

First of all, especially in terms of presidential election, the most important parameter would be the performance of Muharrem İnce. We already know that İnce is an excellent speaker who could agitate masses. So, if he would be able to increase his votes considerably by organizing large demonstrations and appearing in tv channels more frequently, by getting high votes in the first round, he could secure the second round and thus, could create another chance for Erdoğan. However, it is also possible that İnce and Kılıçdaroğlu could get into contact and make an agreement for the second round. Kılıçdaroğlu could try to convince him by offering him a position in the new cabinet as well. So, it seems to me like the “İnce affair” will be important for the outcome of the presidential election.

Secondly, since Turkish political parties take help from public relations (pr) experts in recent years, the success of the electoral campaigns could change the preferences of the voters. Until now, AK Parti has been very successful in organizing such campaigns in the Turkish context. However, recently, CHP has also began to use more modern techniques and increase its popularity by modern social science methods. In that sense, we will be able to see soon two mega political campaigns organized by AK Parti and CHP, which would be influential in directing in the indecisive and apolitical voters.

Thirdly, there is an unspoken important dimension of the elections. If the presidential election goes to the second round, the composition of the parliament could direct voters to vote for Erdoğan or Kılıçdaroğlu. In other words, in case AK Parti or CHP gets more seats in the parliament on May 14, 2023, but the presidential election goes to second round, votes at the center might be headed to the leader of the majority bloc. Since almost all polls show AK Parti ahead in the parliamentary elections, I think it might be a wise decision for Kılıçdaroğlu to convince Muharrem İnce to withdraw from the presidential race and endorse him. Because otherwise, in a scenario based on AK Parti majority in the parliament after 14 May, Kılıçdaroğlu’s whole “return to parliamentary system” rhetoric could be nonsense and it might direct voters at the center to give one last chance to Erdoğan. 

Conclusion

To conclude, Türkiye’s 2023 presidential and parliamentary elections will be very interesting for international observers. Personally, I would prefer a democratic country having good relations both with the West and the East and I am hopeful about Turkish people’s ability to make a good choice. In that sense, I am sure that the elections will take place in a secure and democratic environment and Türkiye will return to normalcy following the elections.

Assoc. Prof. Ozan ÖRMECİ


27 Mart 2023 Pazartesi

İskoç Ulusal Partisi'nde Lider Değişimi: Genç Müslüman Siyasetçi Humza Yousaf İşbaşı Yapıyor

 

Giriş

Birleşik Krallık'ı oluşturan 4 kurucu ülkeden (İngiltere, Galler ve Kuzey İrlanda ile birlikte) birisi olan İskoçya'da, ülke siyasetinin en önemli aktörü durumundaki sosyal demokrat çizgideki ama bağımsızlık yanlısı İskoç Ulusal Partisi (Scottish National Party/SNP), parti lideri ve İskoçya Başbakanı (İlk Bakan) Nicola Sturgeon'ın beklenmedik istifasının ardından, yeni bir lider belirlemek için Şubat ayının ikinci yarısından itibaren bir seçim sürecine girdi. 24 Şubat 2023 tarihine kadar devam eden başvurular sonucunda, üç aday (Ash Regan, Humza Yousaf ve Kate Forbes) parti liderliğine aday olurken, 13-27 Mart tarihleri arasında devam eden oylama sonucunda, partinin yeni lideri ve İskoçya'nın yeni Başbakanı Pakistan asıllı genç Müslüman siyasetçi Humza (Hamza) Yousaf oldu. Bu yazıda, İskoç Ulusal Partisi'ndeki liderlik seçimini değerlendirecek ve bu sürecin İskoçya ve Birleşik Krallık siyasetine etkilerini tartışacağım.

Nicola Sturgeon'ın Beklenmedik İstifası

2014 yılı Kasım ayından beri İskoç Ulusal Partisi'nin lideri olan Nicola Sturgeon, 15 Şubat 2023 tarihinde, hiç beklenmedik bir şekilde istifasını ilan etmiştir. Sturgeon, istifa açıklamasında, ülke siyasetinin gaddar/acımasız (brutal) yapısından söz etmiş ve transseksüel hakları konusunda yaptığı açılımın istifasıyla alakası olmadığını vurgulamıştır. Sturgeon'ın beklenmedik istifası ve bu konuda ortaya inandırıcı bir argüman koyamaması akıllara komplo vari senaryoları getirirken, bu konuda ada basınında şimdiye kadar ikna edici bir analiz ve açıklama görülmemiştir.

Nicola Sturgeon

Yaklaşık 8 yıl İskoçya'yı yöneten Nicolas Sturgeon, böylelikle herhangi bir seçim yenilgisi ya da yolsuzluk yüzünden değil, "bilinmeyen sebepler"den istifa eden bir lider olarak tarihe geçmiştir. İskoçya merkezli Saint Andrew Üniversitesi'nde akademisyen ve eski bir SNP milletvekili olan Stephen Gethins, Sturgeon'ın ardında çok iyi bir siyasi miras bıraktığını; zira Brexit sürecinde tüm diğer Britanyalı liderlerden farklı olarak halk nezdindeki inandırıcılığı azalmayan kadın liderin, Covid-19 (koronavirüs) pandemisi ve post-Brexit dönemlerinde iyi bir liderlik örneği gösterdiğini düşünmektedir. Fakat bu başarılı performansına rağmen, Sturgeon, Yeni Zelanda Başbakanı Jacinda Ardern'in ardından, sürpriz şekilde istifa eden bir diğer kadın siyasi lider olarak dikkat çekmiştir.

Liderlik Seçim Süreci

Nicola Sturgeon'ın istifası ardından SNP içerisinde liderlik yarışı başlarken, ilk günden itibaren medya ve siyasi analistler üç isim üzerinde durmuşlardır:  Ash Regan, Humza Yousaf ve Kate Forbes. Her üçü de partilerinde Bakanlık görevi üstlenen genç ama deneyimli isimler olan Regan (İskoçya Maliye ve Ekonomi Bakanı), Yousaf (İskoçya Sağlık ve Sosyal Hizmet Bakanı) ve Forbes (İskoçya eski Sosyal Güvenlik Bakanı), hakikaten de parti liderliğine aday olmak için gereken en az 100 oy barajını geçebilen yegane siyasetçiler olmayı başarmışlardır. Böylelikle, 13 Mart tarihinden itibaren 14 gün süren oy verme işlemi başlamış ve 27 Mart tarihinde SNP'nin yeni lideri açıklanmıştır. 

Ash Regan-Humza Yousaf-Kate Forbes

Seçim kampanyası döneminde daha çok Humza Yousaf'ın Müslüman kimliği üzerinde durulmuş ve yarışın favori isminin kendisinin olduğu vurgulanmıştır. Yarışta iddialı bir diğer isim ise Kate Forbes olarak belirtilmiş ve Ash Regan'a genelde şans tanınmamıştır. 21 Mart 2023 tarihinde, Times Radio kanalında üç aday son kez bir tartışma için bir araya gelmişler ve parti ve İskoçya'nın geleceği hakkındaki görüşlerini özgürce dile getirerek tartışmışlardır. Bu şekilde, partinin lider seçiminin son derece şeffaf ve demokratik şekilde yapıldığı gözler önüne serilmiştir.

SNP'nin yeni liderinin İskoçya'nın yeni Başbakanı olacağı da akıllardan çıkarılmamalıdır. Bu bağlamda, 1999'da parlamentosu kurulduğundan beri İskoçya'nın Başbakanlığı yapan kişileri de hatırlatmakta fayda var:

  • 1999-2000 – Donald Dewar (İşçi Partisi)
  • 2000-2001 – Henry McLeish (İşçi Partisi)
  • 2001-2007 – Jack McConnell (İşçi Partisi)
  • 2007-2014 – Alex Salmond (SNP)
  • 2014-2023 – Nicola Sturgeon (SNP)

Yeni Lider Humza Yousaf

1985 doğumlu çok genç bir siyasetçi olan Humza Yousaf veya Hamza Yousaf, Pakistan asıllı bir aileden gelmektedir. Nitekim Yousaf'ın babası olan Muzaffar Yousaf, Pakistan'da Mian Channu'da doğmuştur. Glasgow doğumlu olan Yousaf, bu anlamda Müslüman göçmen bir ailenin ikinci neslidir. Yousaf'ın annesi olan Shaaista Bhutta ise, Kenya doğumlu bir Güney Asya Müslümanıdır. Glasgow Üniversitesi'nde Siyaset Bilimi eğitimi alan Yousaf, bu dönemde üniversitenin Müslüman Öğrenciler Birliği'nin de Başkanlığını yapmış ve aktif bir üniversite öğrencisi olarak dikkat çekmiştir. 2008 yılında ABD Dışişleri Bakanlığı'nın bir değişim programına katılan Yousaf, ilk kez 2011 yılında milletvekili seçilmiş ve yerel kıyafetler olan şervani (sherwani) ve İskoç eteği giyerek katıldığı yemin töreninde, hem İngilizce, hem de Urduca olarak iki dilde ettiği yeminin ardından görevine başlamıştır

Humza Yousaf'ın 2011 yılındaki yemin töreni

2014'ten beri İskoçya'nın Birinci Bakan Yardımcısı ve 2021'den bu yana Covid İyileşmesinden Sorumlu Kabine Sekreteri olarak görev yapmakta olan deneyimli İskoç politikacı John Swinney, Yousaf'ın İskoçya'nın bağımsızlığa uzanan yolculuğunu tamamlayacak lider olduğunu söylerken, İşçi Partisi'nden Jackie Baillie ise, gelmiş geçmiş en kötü Sağlık Bakanı olan Yousaf'ın şimdi de en kötü İskoçya Başbakanı olmaya çalıştığını ifade etmiştir. Sosyal medyayı aktif kullanan bir isim olan Yousaf'ın Twitter'da daha şimdiden 140.000 civarında takipçisinin olması, kendisinin popülaritesini de gösteren bir veridir.  

Birleşik Krallık'ta büyük bir siyasi partinin başına geçen ilk azınlık lideri olarak tarihe geçen Yousaf, Londra Belediye Başkanı Sadık Han'la (Sadiq Khan) birlikte ada siyasetinin en önemli Müslüman isimlerinden biri olmayı da başarmıştır. Yousaf, ilerici sosyal demokrat görüşleriyle Müslüman kimliğini bir potada eritmeye çalışan bir isim olsa da, kuşkusuz eşcinsel evlilikleri ve transseksüel hakları gibi konular, onu Müslüman tabanından gelen muhafazakâr talepler ile parti içerisinde gelişen ilerici fikirler arasında zorlayan durumlara sokabilecektir. Yousaf ise, bu gibi konulardaki tavrını "İnsanlar benim geçmişime bakabilir ama ben yasama görevimi dini inancıma göre yapmıyorum. Ülke için en iyi olduğunu düşündüğüm şeyi yaparım." sözleriyle açıklamaktadırAyrıca, Yousaf'ın 2014 bağımsızlık referandumunda "evet" oyu kullanan bir İskoç ulusalcısı olduğunu da hatırlatmak gerekir. 

Bunların yanı sıra, İskoçya'nın Müslüman bir liderinin olması, hiç şüphesiz, bu ülkeye yönelik İslam dünyasındaki sempatiyi artıracak ve belki de bu yönde İskoçya'nın İslam ülkelerinden aldığı yatırımlar ve yardımları pozitif yönde etkileyebilecektir. Ancak resmi rakamlara göre son yıllarda Birleşik Krallık'ta dış ticareti en hızlı artan devlet olan İskoçya'nın en büyük ihracat pazarlarının Hollanda, ABD, Almanya, Fransa ve İrlanda olduğunu da bu noktada akılda tutmak gerekir. Yani İskoçya'nın İslam dünyasıyla ilişkileri sınırlıdır ve Müslüman bir Başbakan da bu durumu ne ölçüde değiştirebilir oldukça tartışmalıdır. Üstelik İskoçya'da halkın yaklaşık yüzde 60'ının da herhangi bir dine mensubiyeti yoktur ve bu bağlamda İslam veya diğer bir inancın siyasete etkisi sınırlı olabilir

İkinci İskoçya Bağımsızlık Referandumu

18 Eylül 2014 tarihinde düzenlenen İskoçya bağımsızlık referandumunda, hatırlanacağı üzere, İskoçya halkı yüzde 55'lik anlamlı bir çoğunlukla Birleşik Krallık'a bağlı kalmayı tercih etmiş ve bağımsız bir devlet olmak isteyenlerin oranı yüzde 45'te kalmıştır. Kuşkusuz, Birleşik Krallık'ın köklü bir demokrasi olması ve o dönemde Avrupa Birliği (AB) içerisinde gerek ekonomik, gerekse de dış politikada anlamında etkin bir görüntü çizilebilmesi, İskoç halkının bu tercihi yapmasında olumlu rol oynamıştır. Bu referandumun ardından bağımsızlık yanlısı olan SNP lideri İskoçya Başbakanı Alex Salmond istifa etmiş ve yerine başka bir bağımsızlık yanlısı siyasi lider olan Nicola Sturgeon geçmiştir.

Sturgeon, SNP lideri ve İskoçya Başbakanı olmasının ardından, bilhassa da Brexit süreciyle Birleşik Krallık'ın AB'den ayrılmasının yarattığı belirsizlik ve tedirginlik ortamından sonra -ki 2016 yılında İskoçya'da Brexit'e karşı oy verenlerin oranı yüzde 62 gibi yüksek bir düzeydeydi-, giderek artan bir oranda İskoçya'nın bağımsızlığı konusunda yeni bir referandum (indyref2) düzenlenmesi gerektiği konusunu gündeme getirmeye başlamıştır. Parti tabanında da yoğun destek bulan bu görüşün giderek kuvvetlenmesi neticesinde, Sturgeon, dönemin Birleşik Krallık Başbakanı Boris Johnson'a, -2022 yılı Haziran ayında- 2023 yılı 19 Ekim tarihinde ikinci bağımsızlık referandumunu düzenleme taleplerini iletmiş, ancak Başbakan Johnson tarafından refüze edilmiştir. Bunun üzerine hukuki bir mesele haline gelen konu, 2022 yılı sonlarında ülkenin en yüksek yargı mercii olan Birleşik Krallık Yüksek Mahkemesi tarafından karara bağlanmış ve Londra'nın onayı olmadan İskoçya'nın tek taraflı olarak bağımsızlık referandumu düzenlemeye hakkının olmadığı tescil edilmiştir.

Bu bağlamda, bu konuda İskoçya menşeli tek taraflı girişimlerinin başarı şansı olmadığı düşünülse de, kuşkusuz, toplumsal eğilimlerin giderek artması ve protesto gösterileri ve yürüyüşler gibi eylemlerle uluslararası kamuoyunda görünür hale gelmesi durumunda, demokratik bir ülke olan Birleşik Krallık'ta hükümetin zorlanacağı kesin gibidir. Zira 2020 ve 2021 yılında yapılan neredeyse tüm anketlerde bağımsızlık yanlıları hep daha önde gözükmektedir. Ancak son dönemde, bu konuda iki görüş arasında başa baş bir durum olduğu görülmektedir

Bunun yanı sıra, genelde monarşiye destek olduğu düşünülen İskoçya halkının büyük saygı duyduğu Kraliçe II. Elizabeth'in vefatının ardından aynı saygıyı Kral III. Charles'a gösterip göstermeyecekleri de halen bir muammadır. Uluslararası Politika Akademisi (UPA) Birleşik Krallık uzmanı Doç. Dr. Dilek Yiğit, 2022 yılı Ekim ayında yazdığı bir analizde bu tehlikeye dikkat çekmiş ve İskoçya'da monarşiye olan desteğin Elizabeth sonrasında azalabileceğini ifade etmiştir. Tüm üst düzey SNP'liler gibi bağımsızlık yanlısı bir isim olan ve İslam dünyasından bu yönde destek alma ihtimali de bulunan Humza Yousaf'ın yeni lider seçilmesi de, bu bağlamda bu süreci körükleyebilecek bir gelişmedir.

Sonuç

Sonuç olarak, SNP'deki lider değişikliğinin ardından, Birleşik Krallık için İskoçya'nın bağımsızlığı meselesinin hep gündemde olacağı zorlu yılların başladığını söylemek yerinde olacaktır. Bunun sebebi ise, Brexit sürecinden sonra Birleşik Krallık'ın "Küresel Britanya(Global Britainvizyonuna rağmen tamamen ABD egemenliğindeki bir ülkeye dönüşmesi ve bağımsız politikalar izleyebilecek kapasitesinin olmadığının iyice anlaşılmasıdır. Oysa ada ekonomisinde artık kıta Avrupası ülkelerinin etkisi daha fazladır ve ABD ile kurulan güvenlik ilişkileri, Avrupa ülkeleri ile kurulan yoğun ekonomik ilişkileri ikame edebilecek nitelikte değildir. Bu anlamda, AB'den ayrılan bir Birleşik Krallık'ta, İskoçya'nın da giderek AB üyesi bağımsız bir devlet olma isteği kabarabilir. Bu nedenle, adada, İskoçya konusunda İngiliz devletinin farklı yöntemlerle ayrılıkçı eğilimleri durdurma ve geciktirme amacıyla hareket ettiği yeni bir dönem gözlemlenebilir ki, yasal düzende referanduma Londra'nın izin verecek olmasının kesinleşmesi de, bu konuda İngiltere'nin elini güçlendirmiştir. Son olarak, benzer bir durumun Kuzey İrlanda için de geçerli olabileceğini ve ekonomik ve siyasi gelişimi yavaşlayan ve "düşüşte bir güç" (declining power) olarak kalmaya devam eden Britanya'nın kendi içerisinde de sorunlar yaşayabileceğini öngörmek gerekir.

Doç. Dr. Ozan ÖRMECİ

24 Mart 2023 Cuma

UPA Podcast: Cumhuriyet'in 100. Yılında Nasıl Bir Dış Politika?

 

Uluslararası Politika Akademisi (UPA) Kurucu Genel Koordinatörü ve İstanbul Kent Üniversitesi Siyaset Bilimi ve Kamu Yönetimi Bölümü Başkanı Doç. Dr. Ozan Örmeci ile UPA Koordinatörü ve Aydın Adnan Menderes Üniversitesi öğretim üyesi Doç. Dr. Eren Alper Yılmaz'ın katıldıkları "Cumhuriyet'in 100. Yılında Nasıl Bir Dış Politika?" kitabı konulu söyleşiyi aşağıdaki videodan izleyebilirsiniz.




18 Mart 2023 Cumartesi

UPA Koordinatörleri Doç. Dr. Ozan Örmeci ve Doç. Dr. Eren Alper Yılmaz Editörlüğünde Yeni Kitap: Cumhuriyet'in 100. Yılında Nasıl Bir Dış Politika?

Uluslararası Politika Akademisi (UPA) Kurucu Genel Koordinatörü ve İstanbul Kent Üniversitesi Siyaset Bilimi ve Kamu Yönetimi Bölümü Başkanı Doç. Dr. Ozan Örmeci ile UPA Koordinatörü ve Aydın Adnan Menderes Üniversitesi öğretim üyesi Doç. Dr. Eren Alper Yılmaz'ın editörlüğünü üstlendiği ve UPA ekibinin Türkiye Cumhuriyeti'nin kuruluşunun 100. yıldönümü şerefine hazırladığı Cumhuriyet'in 100. Yılında Nasıl Bir Dış Politika? başlıklı kitap yayımlandı. Prestijli ve uluslararası yayınevi statüsündeki Nobel Akademik Yayıncılık (Nobel Yayınları) tarafından basılan 170 sayfalık kitapta, Türkiye'nin önde gelen bazı Siyaset Bilimi ve Uluslararası İlişkiler akademisyenleri ve UPA'nın genç analistleri, Türk Dış Politikası'na doğru rotayı çizmek için "Cumhuriyet'in 100. Yılında Nasıl Bir Dış Politika?" sorusuna yanıt aradılar. Kitabın "Sunuş" ve "Son Söz" bölümleri Doç. Dr. Ozan Örmeci tarafından kaleme alınırken, "Giriş" bölümünü ise Dr. Eren Alper Yılmaz yazdı.

 

 Kitap kapağı 

Kitapta, 100. yıldönümünü kutlayan Türkiye'nin 21. yüzyılda benimsemesi gereken dış politika ilkelerinin belirtilmesinin yanı sıra, Türk Dış Politikası'nın farklı bölge ve ülkelere yönelik olarak son yıllardaki performansı değerlendiriliyor ve bazı pratik politika önerileri de sıralanıyor. Kitabın "Ön Söz" kısmını ise Dışişleri eski Bakanı ve deneyimli diplomat Sayın Yaşar Yakış yazdı. Kitaptan bazı bölümleri aşağıdaki linklerden okuyabilirsiniz.

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Nobel Akademik Yayıncılık

15 Mart 2023 Çarşamba

Kemal Kılıçdaroğlu, le candidat présidentiel de l'opposition

 

Introduction

Alors que l'État et tous les citoyens sont en train de panser les plaies de la destruction causée par les grands séismes en Türkiye (la Turquie), des personnes conscientes, qui pensent que cette situation malheureuse ne pourrait être résolues qu'en apportant certains changements dans le mécanisme étatique et le système politique ont commencé à accorder plus d'importance à la politique. En ce sens, les élections présidentielles et législatives qui auront lieu en Turquie le 14 mai 2023 détermineront l'avenir du pays à l'occasion de la centenaire de la République.

Dans cet article, je vais vous présenter le candidat présidentiel de l'opposition et chef du CHP (Parti républicain du peuple) Kemal Kılıçdaroğlu et détailler son style politique et de sa personnalité du point de vue de la science politique.

Kemal Kılıçdaroğlu : un enfant anatolien qui monte au sommet

Passons maintenant en revue l'histoire de la vie de Kemal Kılıçdaroğlu, qui est maintenant le candidat officiel de l'opposition à la présidentielle. Avant de passer aux messages politiques et à la personnalité de Kemal Kılıçdaroğlu, examinons d'abord de sa biographie.

Kemal Karabulut, né le 17 décembre 1948 dans le district de Nazimiye à Tunceli en tant que quatrième enfant de l'officier du registre foncier Kamer Bey et de la femme au foyer Yemuş Hanım, a pris le nom de Kemal Kılıçdaroğlu avec son changement de nom de famille en 1950, lorsque sa famille a pris le nom de famille "Kılıçdaroğlu", qui fait référence à l'identité de ses arrière-grands-pères. En tant qu'un excellent étudiant, Kılıçdaroğlu a fréquenté l'Académie des sciences économiques et commerciales d'Ankara après avoir obtenu son diplôme du lycée de commerce à Elazığ en tant qu'étudiant qui fait le meilleur de sa promotion. Kılıçdaroğlu, qui a attiré l'attention par son travail acharné et ses notes élevées tout au long de sa vie scolaire, a participé au Conseil scientifique de la Fédération des associations de la social-démocratie en tant qu'étudiant universitaire de gauche de la génération 68. Cependant, il n'a pas montré une tendance très proéminente et radicale. Cela peut également être considéré comme une indication de la personnalité prudente et démocratique de Kılıçdaroğlu. Durant ces années, le jeune Kılıçdaroğlu est devenu le président de l'Association des actions sociales et culturelles et participe à de nombreuses actions politiques. Cependant, Kılıçdaroğlu, qui avait une ligne politique humaniste dès sa jeunesse, n'a jamais participé à des conflits politiques physiques et a toujours adopté des méthodes de lutte démocratiques. Pendant cette période, Kılıçdaroğlu est également devenu camarade de classe avec l'activiste nationaliste Devlet Bahçeli, qui deviendra le président du MHP dans les années suivantes, et n'avait eu aucun problème avec lui.

Kılıçdaroğlu est diplômé de l'école en 1971 et a commencé sa carrière au ministère des Finances en réussissant l'examen de spécialiste des comptes. Kılıçdaroğlu, devenu comptable par la suite, est resté un an en France et a appris le français à un niveau intermédiaire durant cette période. Kılıçdaroğlu, qui a poursuivi son expertise comptable jusqu'en 1983, a été nommé à la Direction générale des recettes la même année. Ici, il a d'abord été chef du département, puis a été directeur général adjoint de la même institution. Kemal Kılıçdaroğlu a été nommé à Bağ-Kur en 1991. Kılıçdaroğlu, qui y occupait le poste de directeur général, a rejoint la Direction générale de l'Institution d'assurance sociale (SSK) en 1992. Kılıçdaroğlu a ensuite été sous-secrétaire adjoint au ministère du Travail et Sécurité Sociale pendant une courte période, a été sélectionné comme « Bureaucrate de l'année » par le magazine Economic Trend en 1994, grâce à son performance exceptionnelle.

Kemal Kılıçdaroğlu a occupé de nombreux postes importants pour l'État turc dans sa vie professionnelle et fait preuve de professionnalisme et d'intégrité. Il a volontairement démissionné d'Institution d'assurance sociale (SSK) en janvier 1999, dans l'espoir d'entrer en politique à partir du DSP (Parti de la gauche démocratique), un parti social-démocrate dirigé par Bülent Ecevit, un leader de gauche charismatique qu'il admirait depuis sa jeunesse. Cependant, Kılıçdaroğlu a dû reporter son entrée en politique car Ecevit ne lui a pas nommé à ce moment-là. Ainsi, au lieu de faire de la politique, pendant un temps, il a présidé la Commission de spécialisation de l'économie informelle lors des études du 8e plan quinquennal de développement, et a également enseigné pendant un certain temps à l'Université Hacettepe d'Ankara. Dans ce processus, Kılıçdaroğlu a également été président de l'Association de protection fiscale des citoyens. Kılıçdaroğlu, qui a ensuite été membre du conseil d'administration de Türkiye İş Bankası, a également été invité à la plate-forme de culture scientifique du Parti républicain du peuple (CHP) avec la suggestion du président du parti de l'époque Deniz Baykal au cours de ces années et y a mené des études. Kılıçdaroğlu est entré au parlement pour la première fois en tant que député du CHP d'Istanbul lors des élections générales du 3 novembre 2002 et a été réélu député d'Istanbul lors des élections du 22 juillet 2007.

Alors que Kemal Kılıçdaroğlu n'était pas largement connu du public turc jusqu'en 2007, cette année-là, il a commencé à attirer l'attention avec ses déclarations favorables aux travailleurs et ses critiques concrètes des politiques du gouvernement dans l'émission « Pauvreté et corruption » du journaliste Tuncay Mollaveisoğlu sur Kanaltürk TV, alors propriété du célèbre journaliste Tuncay Özkan, et est devenu un espoir surtout pour les gauchistes. Alors qu'il y avait une grande anxiété et un grand désespoir à gauche après le grand succès de l'AKP aux élections du 22 juillet 2007, Kılıçdaroğlu a gagné le soutien du public avec son opposition documentée dans les débats qu'il a eus avec le vice-président de l'AKP Şaban Dişli et Dengir Mir Mehmet Fırat et contraint ces noms à démissionner de leurs fonctions de vice-présidents. Kılıçdaroğlu, qui s'est fait connaître comme un « dualiste » et un « gladiateur » grâce à ses performances exceptionnelles dans ces débats, a également mis le populaire maire métropolitain d'Ankara Melih Gökçek dans une situation difficile avant les élections locales du 29 mars 2009 lors d'un débat télévisé.

Kılıçdaroğlu, qui a été sélectionné comme candidat à la mairie d'Istanbul par le président du CHP Deniz Baykal à l'époque en raison de ses performances exceptionnelles, a atteint un large public et s'est fait connaître dans tout le pays lors de sa campagne à la mairie, qu'il a menée avec le CHP Istanbul Président provincial Gürsel Tekin. Kılıçdaroğlu, qui renforçait son image populaire et transmettait ses messages à de larges masses, notamment par sa marche sur les routes boueuses des bidonvilles avec des chaussures trouées et la location de sa maison dans un quartier pas riche, était également apprécié du public pour sa personnalité modeste et son honnêteté. Même si Kılıçdaroğlu n'a pas été élu maire d'Istanbul pendant cette période, il a suscité beaucoup d’intérêt et de respect dans la société et dans les médias par sa capacité à établir un dialogue chaleureux avec des personnes de nombreux segments différents de la société et à répondre de manière civilisée à les railleries de ses interlocuteurs sans se fâcher. Pendant la campagne électorale, Kılıçdaroğlu a été surnommé "Gandhi Kemal", inspiré par le légendaire leader de l'Inde, Mahatma Gandhi sur la base de sa ressemblance physique avec lui. Dans la même période, le surnom de "Second Ecevit" a également été utilisé pour Kılıçdaroğlu. Kılıçdaroğlu a reçu 2 566 000 voix en tant que candidat du CHP à Istanbul lors des élections locales du 29 mars 2009 (le parti a augmenté ses voix de 25 % par rapport aux élections précédentes et l'a porté à 37 % aux élections), et bien qu'il n'ait pas remporté l'élection, selon beaucoup, a obtenu un grand succès. Si l'on tient compte du fait que le CHP a reçu 2 323 000 voix lors des mêmes élections à l'Assemblée générale provinciale d'Istanbul, avec son charisme personnel et son leadership, il a réussi à obtenir les voix de 243 000 personnes qui n'ont pas voté pour le parti. De plus, la chanson "Kılıçdaroğlu", préparée par l'artiste de musique folklorique Onur Akın pour la campagne électorale, a fait sensation et a fait entendre le nom de Kılıçdaroğlu partout, même dans les villages les plus reculés. Ce succès ne resta pas seulement à l'intérieur des frontières d'Istanbul ; les voix du maire de l'AKP d'Ankara, Melih Gökçek, épuisé par Kılıçdaroğlu avant les élections, sont passées de 55 % à 38 % lors de cette élection.

Bien que l'on prétende que son image s'est érodée après la défaite électorale, Kılıçdaroğlu, qui a continué à apparaître fréquemment dans des programmes télévisés en tant que vice-président du groupe CHP, a rendu visite près de 50 villes sur une période d'un an et demi et a participé comme intervenant à plusieurs conférences. Dans la même période, Kılıçdaroğlu, qui a invité le nom à la langue acérée de l'AKP, Bülent Arınç, à un duel en séance publique, a reçu une réponse de sa part comme "pas mon égal". Kılıçdaroğlu a annoncé sa candidature à la présidence du CHP le 6 mai 2010, après le complot contre le dirigeant du CHP Deniz Baykal à la suite d'un scandale de sex tape dû à une pression intense des médias et du public. Ainsi, il a été élu lors du 33e Congrès ordinaire du CHP le 22 mai 2010 le 7e président du parti après Mustafa Kemal Atatürk, İsmet İnönü, Bülent Ecevit, Deniz Baykal, Hikmet Çetin et Altan Öymen. Dans son discours au congrès, Kılıçdaroğlu a d'abord promis d'abaisser le seuil électoral de 10 %, ce qui empêche la véritable manifestation de la volonté nationale. En outre, il a déclaré que la démocratie intra-parti sera assurée par la modification de la loi sur les partis politiques. Il a également déclaré que les investissements seront encouragés dans la région du sud-est de l'Anatolie, où la population d'origine kurde est densément peuplée, et que les causes économiques du terrorisme seront éliminées. Il a également déclaré que l'État accorderait des allocations de chômage à toutes les familles sans emploi avec le système d'assurance familiale et, plus important encore, que les politiques identitaires ethniques et sectaires ne seraient pas suivies. De plus, il a promis de lever l'immunité parlementaire et de prendre des mesures concrètes pour réduire le chômage dans le pays. Pas un spécialiste de la politique étrangère à ces années-là, Kılıçdaroğlu ne critiquait que les pratiques de double standard de l'Union européenne envers la Turquie. Kılıçdaroğlu, qui a reçu des points positifs dans l'opinion publique avec son adresse "Recep Bey" au Premier ministre de l'époque, Recep Tayyip Erdoğan, a critiqué la vie glorieuse derrière l'image de victime du Premier ministre et a annoncé ses modestes actifs publiés sur son site personnel. Kılıçdaroğlu, qui a créé une grande émotion parmi les jeunes, les femmes et la base sociale-démocrate avec son image honnête et son discours populaire, était désormais considéré comme le leader qui portera le CHP au pouvoir.

Cependant, le processus de leadership politique de Kılıçdaroğlu, qui s'étendra peut-être bientôt à la présidence, n'a pas démarré avec autant de succès que prévu. Kılıçdaroğlu, qui a pris d'importantes initiatives démocratiques au nom du CHP sur des questions telles que la liberté du port du foulard dans les universités et les institutions publiques et l'absence de restrictions aux examens d'entrée à l'université pour les diplômés des écoles Imam Hatip, n'a pas été en mesure de vaincre AKP et Erdoğan dans de nombreuses élections. Malgré l'augmentation des taux de vote du parti, le CHP n'était toujours pas un candidat sérieux pour l'AKP jusqu'à récemment. En fait, le CHP, qui a obtenu 19,39 % des voix aux élections générales de 2007 sous la direction de Deniz Baykal, a obtenu 20,87 % aux élections générales de 2011, 25,98 % aux élections générales de juin 2015, 24,95 % aux élections générales de novembre 2015 et 25,32 % aux élections générales de 2018 sous la direction de Kılıçdaroğlu. En ce sens, l'augmentation des voix de Kılıçdaroğlu est restée au niveau de 5 % par rapport à la période Baykal. De même, lors des élections présidentielles, Kılıçdaroğlu n'a pas pu montrer une performance supérieure qui répondrait aux grandes attentes. Lors de l'élection présidentielle de 2014, avec le MHP, le chef du CHP a choisi Ekmeleddin İhsanoğlu comme candidat, mais n'a pas pu empêcher Erdoğan d'être élu au premier tour avec 51,79 %. Kılıçdaroğlu, qui a fait de Muharrem İnce un candidat à la présidentielle cette fois aux élections de 2018, a dû voir son candidat perdre à nouveau l'élection contre Erdoğan au premier tour, cette fois avec une différence de voix encore plus grande.

Cependant, Kemal Kılıçdaroğlu, un politicien têtu qui n'abandonne pas facilement, a commencé à suivre une stratégie différente à partir de cette date contre l'AKP apparemment invaincu et son puissant chef, Recep Tayyip Erdoğan. Tout d'abord, il a organisé une longue marche pour montrer à tous à quel point il est convaincu et déterminé à vaincre Erdoğan et à devenir président. Il  a réussi à conserver son siège de président contre Muharrem İnce au sein du parti et s'est forgé un profil plus fort avec des restrictions à la démocratie intra-parti. En plus, il a réussi à obtenir de sérieux bénéfices dans le cadre de sa politique de recrutement d'éléments d'opposition au sein du parti. Ainsi, Kılıçdaroğlu, qui a d'abord attiré İYİ Parti (Le Bon Parti) et Meral Akşener du MHP, a ensuite emmené avec lui le Parti de la Félicité (Saadet Partisi) et le Parti Démocrate (DP), proches du gouvernement, et enfin, le Parti du futur (Gelecek Partisi) et le Parti DEVA (Demokrasi ve Atılım Partisi), récemment issu de l'AKP. Ce faisant, il est devenu le cerveau et le chef de l'Alliance nationale (Millet İttifakı) ou du président du table à six (altılı masa). De cette façon, Kılıçdaroğlu, qui a appris la realpolitik au fil du temps, s'est assuré que son parti et son bloc s'installaient dans une large base électorale qui pourrait vaincre l'AKP, et il a réussi à ouvrir son parti/bloc non seulement aux votes de gauche, mais à des masses plus larges du centre et du centre-droit. De cette façon, Gandhi Kemal a ouvert la voie à sa victoire, peut-être aux élections de 2023.

L'identité, l'idéologie et le style politique de Kılıçdaroğlu du point de vue de la science politique

En plus de ces caractéristiques biographiques et personnelles de Kemal Kılıçdaroğlu, une autre caractéristique importante pour moi est qu'avant qu'il ne devienne un nom bien connu dans les médias, j'ai eu la chance de lui rencontrer et de lui parler à quelques reprises. À partir de 2008, j'ai eu la chance de rencontrer Kılıçdaroğlu, que nous avons visité pour la première fois à la Grande Assemblée nationale de Turquie le jour où il est devenu vice-président du Groupe, et d'écouter attentivement ses idées. Lors de ces réunions, Kemal Bey m'a profondément impressionné, moi et mes amis, par son style modéré, ses préférences économiques sociales-démocrates, son attention particulière pour la jeunesse et son image honnête qui nous a donné confiance ainsi que le public, et a donné l'impression qu'il comblerait le siège de leader de la gauche populiste qui a été libéré après Ecevit.

Si je dois faire un bref rappel sur ces réunions, Kılıçdaroğlu a déclaré qu'il n'a pas trouvé l'environnement de polarisation dans les réunions de la République de 2007 correct et il nous a publiquement exprimé ses opinions sociales-démocrates en exprimant qu'aucun segment de la société ne devrait être exclu. De même, Kılıçdaroğlu, malgré la critique de certaines des pratiques de double standard de l'UE envers la Turquie, a souligné l'importance du processus d'adhésion à l'UE pour la démocratisation de la Turquie et a dessiné un profil occidental. De plus, Kılıçdaroğlu a déclaré dans notre correspondance qu'il ne fallait pas désespérer du cours du pays et a invité tout le monde, moi y compris, à la lutte démocratique. Avec ces vues et ce style, Kılıçdaroğlu a réussi à créer l'image de candidat idéal pour moi dans les moments difficiles depuis lors. Aujourd'hui, je suis très heureux de voir que ma prédiction d'il y a des années selon laquelle Kılıçdaroğlu était le candidat idéal pour gouverner la Turquie s'est avérée vraie. De plus, je pense que l'approche de Kılıçdaroğlu est correcte et nécessaire pour résoudre les problèmes économiques, politiques et sociaux auxquels la Turquie est confrontée en élevant la barre de la démocratie. Car, dans un contexte de désespoir et de difficultés économiques en Turquie, rivé par la catastrophe du tremblement de terre, Kılıçdaroğlu se démarque de bien d'autres politiciens par son honnêteté, sa modestie, sa détermination et sa morale supérieure malgré toutes ces années.

En dehors de cela, l'identité, la personnalité et les idées de Kılıçdaroğlu sont presque comme une chance pour la Turquie, un pays qui a une forte identité nationale et une structure de croyance non sectaire basée sur la laïcité, contrairement à des pays comme la Syrie, l'Irak et la Libye, qui sont entraînés dans des guerres civiles et des troubles au Moyen-Orient. Pour moi, l'élection d'un homme politique de Tunceli et d'origine alévie et zaza à la présidence de la Turquie, tout comme l'élection d'un Afro-américain Barack Obama à la présidence des États-Unis d'Amérique il y a quelques années, sera un développement très positif qui prouvera que le système politique en Turquie n'est pas fondé sur des fondements racistes et sectaires. Cela augmentera à la fois la loyauté de nos citoyens d'identités différentes (kurde, alévie, zaza, orientale, de gauche, etc.) envers le régime républicain et envers l'État, et montrera au monde entier le niveau de développement de la démocratie turque et le niveau de civilisation du peuple turc. Cependant, à ce stade, Kemal Bey et son équipe doivent rester à l'écart du compatriotisme, du sectarisme et de la politique de classe en faisant de la politique sur une ligne qui couvre toutes les identités. Le moyen d'y parvenir est d'adopter une approche de gestion transparente et démocratique fondée sur le mérite.

S'il faut analyser la ligne idéologique de Kemal Kılıçdaroğlu, on peut dire que c'est un social-démocrate avec un occidentalisme prédominant. Cependant, cette position n'est pas contre Mustafa Kemal Atatürk et le kémalisme, mais une ligne sociale-démocrate inclusive qui inclut la ligne du grand leader. Kılıçdaroğlu, qui souhaite sincèrement l'adhésion de la Turquie à l'UE, n'est pas un politicien qui ferait facilement des concessions à Bruxelles. Malgré ses idées humanistes et progressistes, Kılıçdaroğlu a également développé son aspect réaliste au fil du temps. De plus, Kılıçdaroğlu, qui ne veut pas donner de messages très durs sur les réfugiés syriens et afghans, n'ignore pas les réactions de la base et il tente également de traiter ce problème de manière pacifique.

Bien que Kemal Kılıçdaroğlu soit issu de la gauche et défende toujours les droits de la classe ouvrière, il ne faut pas le considérer comme un politicien qui pense sur un plan politique marxiste. Parce que la vision du monde de Kılıçdaroğlu est encline à la ligne de solidarité de Mustafa Kemal Atatürk plutôt qu'à une compréhension marxiste basée sur les classes sociales. En ce sens, comme Atatürk, il a une tendance à voir la société turque sur la base de différentes professions, et non de différentes classes. Ainsi, Kılıçdaroğlu sera un leader qui agit et décide selon l'intérêt national plutôt que l'intérêt de classe. Dans ce contexte, si Kılıçdaroğlu est élu, il voudra jouer le rôle de conciliateur entre ceux qui possèdent le capital et les classes laborieuses.

L'attitude politique la plus distinctive et angulaire de Kılıçdaroğlu est qu'il est un leader honnête qui lutte contre la corruption. Par conséquent, ceux qui veulent travailler avec Kılıçdaroğlu doivent être très méticuleux et prudents sur les questions éthiques/morales. De même, dans l'État, Kılıçdaroğlu ne défendra pas les personnes dont la corruption a été prouvée, quel que soit leur point de vue ou leur parti. Cette attitude est la ligne nécessaire pour la Turquie, qui est dans le marais de la crise économique et de la corruption, et rappelle le président chinois Xi Jinping. En ce sens, Kılıçdaroğlu peut adopter un style plus modeste rappelant Ecevit dans l'État et faire modifier le protocole en conséquence.

Comme Kılıçdaroğlu l'a dit à plusieurs reprises, s'il arrive au pouvoir, il luttera contre les positions avantageuses des groupes islamistes en Turquie. La façon d'y parvenir est de construire des dortoirs pour tous les étudiants et de ne forcer aucun étudiant à rester dans les dortoirs des confréries islamiques. De même, la dotation injuste en personnel de l'État sera évitée et le chemin des personnes pro-laïques et de confessions différentes sera dégagé. Cependant, à ce stade, Kılıçdaroğlu devrait adopter une position prudente et ne pas activer les lignes de fracture qui augmenteront la polarisation sociale. Ceci, à mon avis, sera couronné de succès s'il se manifeste comme n'excluant pas les groupes islamiques, mais seulement en éliminant leur situation de concurrence déloyale.

La politique étrangère de Kılıçdaroğlu, en revanche, sera très probablement sur une ligne multidimensionnelle avec une orientation occidentale. Pour ouvrir ceci; Kılıçdaroğlu remettra la Turquie sur la voie de l'adhésion à l'UE, mais ne prendra pas une position concessive contre Bruxelles, tentera d'améliorer les relations avec les États-Unis, mais ne risquera pas l'indépendance de la Turquie, ne rompra pas les relations avec les autres grandes puissances, notamment la Russie et la Chine, en raison d'intérêts nationaux, mais l'Occident donnera la priorité. Elle maintiendra sa position, voudra améliorer ses relations avec les pays voisins, mais n'agira pas rêveusement à cet égard. Kılıçdaroğlu recevra les conseils et le soutien de noms expérimentés du parti tels que Faruk Logoğlu, Ünal Çeviköz et Osman Korutürk. Ahmet Davutoğlu, une composante de la Nation Alliance, sera sans aucun doute une belle opportunité pour Kılıçdaroğlu avec ses expériences précédentes.

Kılıçdaroğlu prendra également des mesures pour ramener le pays au système parlementaire sans perdre beaucoup de temps en politique intérieure et tentera de faire de la Grande Assemblée nationale de Turquie l'institution la plus fondamentale de la politique du pays. Pour cette raison, Kılıçdaroğlu, dont le style modeste prévaut, peut transformer le Palais présidentiel en bibliothèque publique, établissement d'enseignement ou centre communautaire et peut imposer des restrictions sur certaines questions dans le budget de l'État. Dans ce contexte, la présidence marque une période au cours de laquelle Kılıçdaroğlu dirigera temporairement la politique du pays et laissera une part importante de ses pouvoirs à quelqu'un d'autre après son retour au système démocratique. Cette personne pourrait très probablement être le maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, et sous la présidence de Kılıçdaroğlu, il pourrait devenir la principale personne à la tête du pays en tant que Premier ministre et président du CHP.

Si Kılıçdaroğlu est élu, il ne devrait pas garder rancune et devrait tout faire conformément à la loi sur la base de la justice. Parce qu'en Turquie et dans de nombreux autres systèmes politiques non institutionnalisés, les changements de pouvoir peuvent souvent se transformer en vendettas et en processus de vengeance. Afin d'éviter cela, Kılıçdaroğlu doit agir avec prudence et en coordination avec les institutions de l'État.

Conclusion

Enfin, il faut dire que la vision négative de la candidature présidentielle de Kemal Kılıçdaroğlu en raison de sa foi alévie ou de sa ville natale étant Tunceli est une honte non seulement pour ceux qui l'expriment, mais aussi pour la Turquie. Le choix d'une personne en matière d'ethnicité ou de croyance religieuse/sectaire n'est souvent même pas en son pouvoir. Pratiquer la discrimination et l'exclusion pour une telle raison serait une attitude ouvertement raciste. Dans ce contexte, je vous rappelle que l'État, l'élite politique et les organes médiatiques de Türkiye doivent publier de manière responsable à cet égard. Enfin, je souhaite que les élections présidentielles et législatives de 2023 soient bénéfiques pour notre pays. Je voudrais également ajouter qu'en tant qu’un patriote turc, nous sommes prêts à servir à tous les niveaux de la Turquie, peu importe qui est élu, et notre seul objectif est de servir le public. Bonne chance à notre nation.

Dr. Ozan ÖRMECİ

Introducing Kemal Kılıçdaroğlu, the Opposition's Presidential Candidate

 

Introduction

While the state and all people have been trying to heal the wounds of the destruction caused by the great earthquakes in Türkiye (Turkey), conscious people, who think that this unfortunate situation that the country fell into could only be solved by making some changes in the state mechanism and political system, have started to attach more importance to politics in this process. In that sense, the presidential and parliamentary elections Türkiye will hold on May 14, 2023 will determine the future of the country in its 100th year anniversary.

In this article, I will present you the opposition’s presidential candidate and pro-secular CHP (Republican People’s Party) leader Kemal Kılıçdaroğlu and discuss his political style and personality from the perspective of Political Science.

Kemal Kılıçdaroğlu: An Anatolian Child Rising to the Top

Now, let us review the life story of Kemal Kılıçdaroğlu, who is now the opposition’s official presidential candidate. Before moving on to Kemal Kılıçdaroğlu’s political messages and personality, let us first take a closer look at his biography.

Kemal Karabulut, who was born on December 17, 1948 in the Nazimiye district of Tunceli as the fourth child of the land registry officer Kamer Bey and the housewife Yemuş Hanım, took the name Kemal Kılıçdaroğlu with his surname change in 1950, when his family took the surname “Kılıçdaroğlu”, which refers to the identity of his great-grandfathers. Being a successful student, Kılıçdaroğlu attended the Ankara Academy of Economics and Commercial Sciences after graduating from Elazığ Commerce High School as the most successful student. Kılıçdaroğlu, who attracted attention with his hard work and high grades throughout his school life, took part in the Science Board of the Federation of Social Democracy Associations as a 1968 generation left-wing university student, but did not show a very prominent and activist tendency. This can also be considered as an indication of Kılıçdaroğlu’s cautious and democratic personality. During these years, the young Kılıçdaroğlu was the President of the Association for Social and Cultural Actions and participated in many political actions. However, Kılıçdaroğlu, who had a humanist political line starting from his youth, never participated in physical political conflicts and always adopted democratic methods of struggle. During this period, Kılıçdaroğlu also became classmates with the nationalist activist Devlet Bahçeli, who would become the chairman of the MHP in the following years, and did not have any problems with him.

Kılıçdaroğlu graduated from school in 1971 and started his career in the Ministry of Finance by passing the account specialist exam. Kılıçdaroğlu, who later became an accountant, stayed in France for a year and learned French at an intermediate level during this period. Kılıçdaroğlu, who continued his accounting expertise until 1983, was appointed to the General Directorate of Revenues in the same year. Here, he first served as the Head of the Department, and later served as the Deputy General Manager of the same institution. Kemal Kılıçdaroğlu was appointed to Bağ-Kur in 1991. Kılıçdaroğlu, who served as the General Manager here, moved to the General Directorate of the Social Insurance Institution (SSK) in 1992. Kılıçdaroğlu later served as the Deputy Undersecretary at the Ministry of Labor and Social Security for a short time, was selected as the “Bureaucrat of the Year” by the Economic Trend magazine in 1994, thanks to his outstanding performance.

Kemal Kılıçdaroğlu, who held many important positions for the Turkish State in his professional life and left a clean record behind him, voluntarily resigned from the Social Insurance Institution (SSK) in January 1999, in the hope of entering politics from the DSP (Democratic Left Party), a social democratic party led by Bülent Ecevit, a charismatic left-wing leader whom he had admired since his youth. However, Kılıçdaroğlu had to postpone his entry into politics when Ecevit did not nominate him at that time. Thus, instead of politics, for a while, he presided over the Informal Economy Specialization Commission during the studies of the 8th Five-Year Development Plan, and also lectured at Hacettepe University in Ankara for a while. In this process, Kılıçdaroğlu also served as the President of the Citizens’ Tax Protection Association. Kılıçdaroğlu, who later served as a member of the Board of Directors of Türkiye İş Bankası, was also invited to the Republican People’s Party’s (CHP) Science Culture Platform with the then-party chair Deniz Baykal’s suggestion during these years and carried out some studies there. Kılıçdaroğlu entered the parliament for the first time as CHP Istanbul deputy in the general elections of 3 November 2002 and was reelected Istanbul deputy in the 22 July 2007 elections.

While Kemal Kılıçdaroğlu was not widely known in the Turkish public until 2007, in this year, he started to draw attention with his labor-friendly statements and concrete criticisms of the government’s policies in journalist Tuncay Mollaveisoğlu’s “Poverty and Corruption” program on Kanaltürk TV, then-owned by famous journalist Tuncay Özkan, and became a hope especially for leftists. While there was great anxiety and despair on the left after the great success of the AK Parti in the 22 July 2007 elections, Kılıçdaroğlu gained public support with his documented opposition in the debates he had with AK Parti Deputy Chairman Şaban Dişli and Dengir Mir Mehmet Fırat and forced these names to resign from their positions as Vice Presidents. Kılıçdaroğlu, who became known as a “dualist” and “gladiator” with his outstanding performance in these debates, also put the popular Ankara Metropolitan Mayor Melih Gökçek in a difficult situation before the 29 March 2009 local elections in a televised debate.

Kılıçdaroğlu, who was selected as the Istanbul Mayor candidate by the CHP chairman Deniz Baykal at that time due to his outstanding performance, reached wide audiences and became well-known throughout the country during his mayoral campaign, which he carried out together with the CHP Istanbul Provincial President Gürsel Tekin. Kılıçdaroğlu, who reinforced his popular image and conveyed his messages to large masses, especially with his walking on muddy roads in shantytowns with hole shoes and renting a house in a middle-class neighborhood, was also appreciated by the public for his modest personality and honesty. Even though Kılıçdaroğlu was not elected Istanbul Mayor during this period, he aroused great love and respect in the society and in the media by his ability to establish a warm dialogue with people from many different segments of the society and to respond in a civilized manner to the taunts of his interlocutors without getting angry. During the election campaign, Kılıçdaroğlu was nicknamed “Gandhi Kemal”, inspired by the legendary leader of India, Mahatma Gandhi on the basis of his physical resemblance to him. In the same period, the nickname of “Second Ecevit” was also used for Kılıçdaroğlu. Kılıçdaroğlu received 2,566,000 votes as the candidate of CHP in Istanbul in the 29 March 2009 local elections (the party increased its votes by 25 percent compared to the previous elections and brought it to 37 percent in the elections), and despite not winning the election, according to many, achieved great success. If it is taken into account that the CHP received 2,323,000 votes in the same elections in the Istanbul Provincial General Assembly, with his personal charisma and leadership, he managed to get the votes of 243,000 people who did not vote for the party. In addition, the song “Kılıçdaroğlu”, prepared by the folk music artist Onur Akın for the election campaign, created a great sensation and helped Kılıçdaroğlu’s name to be heard everywhere, even in the most remote villages. This success did not remain only within the borders of Istanbul; the votes of AK Parti Ankara Mayor Melih Gökçek, who was worn out by Kılıçdaroğlu before the election, decreased from 55 percent to 38 percent in this election.

Although it is claimed that his image has eroded after the election defeat, Kılıçdaroğlu, who continued to frequently appear in television programs as the Deputy Chairman of the CHP Group, visited nearly 50 cities in a 1,5 year period and held conferences and public sessions. In the same period, Kılıçdaroğlu, who invited the sharp-tongued name of the AK Parti, Bülent Arınç, to a duel in an open session, received a response from him as “not my equal”. Kılıçdaroğlu announced his candidacy for the Chairman of the CHP on May 6, 2010, after the conspiracy against CHP leader Deniz Baykal following a sex tape scandal due to intense pressure from the media and the public. So, he was elected at the 33rd Ordinary CHP Congress on 22 May 2010 the 7th Chairman of the party after Mustafa Kemal Atatürk, İsmet İnönü, Bülent Ecevit, Deniz Baykal, Hikmet Çetin, and Altan Öymen. In his speech at the congress, Kılıçdaroğlu first promised to lower down the election threshold of 10 percent, which prevents the true manifestation of the national will. In addition, he stated that the intra-party democracy will be ensured by changing the law on political parties. He also stated that investments will be encouraged in the Southeastern Anatolian Region, where the population of Kurdish origin is densely populated, and the economic causes of terrorism will be eliminated. He also said that the state will give unemployment benefits to all unemployed families with the family insurance system, and most importantly, ethnic and sectarian-based identity politics would not be followed. Moreover, he promised to lift the parliamentary immunity and to take concrete steps to reduce the unemployment in the country. Not a specialist in foreign policy at those years, Kılıçdaroğlu only criticized the European Union’s double standard practices towards Türkiye. Kılıçdaroğlu, who received positive points in the public opinion with his address “Recep Bey” to then-Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, made criticisms about the glorious life behind the Prime Minister’s victim image and announced his modest assets published on his personal website. Kılıçdaroğlu, who has created great excitement among the youth, women, and the social democratic base with his honest image and popular discourse, was now seen as the leader who will carry the CHP to power.

However, the political leadership process of Kılıçdaroğlu, which will extend perhaps to the presidency soon, did not start as successfully as expected. Kılıçdaroğlu, who made important democratic initiatives on behalf of the CHP on issues such as the freedom of headscarf in universities and public institutions and the absence of restrictions in university entrance exams for Imam Hatip Schools’ graduates, was not able to defeat AK Parti and Erdoğan in many elections. Despite the increase in vote rates of the party, CHP was still not a serious contender for AK Parti until recently. In fact, CHP, which received 19.39 percent of the votes in the 2007 general elections under the leadership of Deniz Baykal, took 20.87 percent in the 2011 general elections, 25.98 percent in the 2015 June general elections, 24.95 percent in the 2015 November general elections, and 25.32 percent in the 2018 general elections under the leadership of Kılıçdaroğlu. In that sense, Kılıçdaroğlu’s vote increase remained at the level of 5 percent compared to the Baykal period. Likewise, in the presidential elections, Kılıçdaroğlu could not show a superior performance that would meet the great expectations. In the 2014 presidential election, together with the MHP, CHP leader chose Ekmeleddin İhsanoğlu a candidate, but could not prevent Erdoğan from being elected in the first round with 51.79 percent. Kılıçdaroğlu, who made Muharrem İnce a presidential candidate this time in the 2018 election, had to watch his candidate losing the election against Erdoğan in the first round again, this time with an even bigger difference in votes.

However, Kemal Kılıçdaroğlu, a stubborn politician who does not give up easily, has started to follow a different strategy from this date on against the seemingly undefeatable AK Parti and its mighty leader, Recep Tayyip Erdoğan. First of all, he organized a long walk called "Justice March" to show everyone how convinced and dedicated he is to defeat Erdoğan and to become Prime Minister or President. In this process, Kılıçdaroğlu, who managed to maintain his seat as chairman of CHP against Muharrem İnce during the party congress, drew a stronger profile with some restrictions on intra-party democracy. In addition, Kılıçdaroğlu succeeded in gaining serious gains in the context of his policy of recruiting opposition elements within the ruling bloc by supporting them. So, Kılıçdaroğlu, who first attracted the İYİ Parti (Good Party) and Meral Akşener from the MHP, later took the Felicity Party (Saadet Partisi) and the Democrat Party (DP), which were close to the government, with him, and finally, pulled the Future Party (Gelecek Partisi) and DEVA Party (Demokrasi ve Atılım Partisi), which emerged from the AK Parti recently, to his bloc. By doing this, he became the mastermind and the leader of the Nation Alliance (Millet İttifakı) or the "sextet chair" (altılı masa). In this way, Kılıçdaroğlu, who learned realpolitik over time, ensured that his party and bloc settled in a wide electoral base that could defeat the AK Parti, and he succeeded in opening his party/bloc not only to leftist voters, but to wider masses of the center and the center-right. In this way, Gandhi Kemal paved the way for his victory, probably in the 2023 elections.

Kılıçdaroğlu's Identity, Ideology, and Political Style from the perspective of Political Science

In addition to these biographical and personal characteristics of Kemal Kılıçdaroğlu, another important feature for me is that, before he became a well-known name in the media, I had chance to meet and talk to him on a few occasions. Starting from 2008, I had the chance to meet with Kılıçdaroğlu, whom we visited at the Grand National Assembly of Turkey for the first time on the day he became the Deputy Chairman of the Group, and to listen to his ideas closely. In these meetings, Kemal Bey deeply impressed me and my friends with his moderate style, social democratic economic preferences, special attention to the youth, and his honest image that gave us confidence as well as the public, and gave the impression that he would fill the populist left leader’s seat that was vacated after Ecevit.

If I need to make a brief reminder about these meetings, Kılıçdaroğlu stated that he did not find the polarization environment in the 2007 Republican Meetings correct and he publicly expressed his social democratic views to us by expressing that no segment of the society should be excluded. Likewise, Kılıçdaroğlu, despite criticizing some of the double standards practices of the EU towards Turkey, underlined the importance of the EU membership process for Turkey’s democratization and drew a Westernist profile. In addition, Kılıçdaroğlu stated in our correspondence that we should not despair about the course of the country and invited everyone, including me, to the democratic struggle. With these views and style, Kılıçdaroğlu has succeeded in creating the ideal candidate image for me in difficult times since then. Nowadays, I am very happy to see that my prediction years ago that Kılıçdaroğlu was the ideal candidate to govern Turkey turned out to be true. Moreover, I think that Kılıçdaroğlu's approach is correct and necessary in order to solve the economic, political, and social problems facing Turkey by raising the bar for democracy. Because, in an environment of desperation and economic hardship in nowadays Türkiye, riveted by the earthquake disaster, Kılıçdaroğlu stands out from many other politicians with his honesty, modesty, determination, and superior morals despite all these years.

Apart from these, Kılıçdaroğlu’s identity, personality, and ideas are almost like a chance for Türkiye, a country which has a strong national identity and a non-sectarian belief structure based on secularism, unlike countries such as Syria, Iraq, and Libya, which are dragged into civil wars and turmoil in the Middle East. For me, the election of a politician from Tunceli and of Alevi and Zaza origin as the President of Türkiye, just like the election of an African American Barack Obama as the President in the United States of America several years ago, will be a very positive development that will prove that the political system in Turkey is not based on racist and sectarian foundations. This will both increase the loyalty of our citizens from different identities (Kurd, Alevi, Zaza, Eastern, leftist, etc.) to the Republican regime and to the state, and will show the whole world the level of development of Turkish democracy and the level of civilization of the Turkish people. However, at this point, Kemal Bey and his team need to stay away from compatriotism, sectarianism, and class-based politics by making politics on a line that covers all identities and groups. The way to do this is to adopt a transparent and democratic management approach based on merit.

If it is necessary to analyze Kemal Kılıçdaroğlu’s ideological line, it can be said that he is a social democrat with a predominant Westernism. However, this stance is not against Mustafa Kemal Atatürk and Kemalism, but an inclusive social democratic line that includes the line of the great leader. Kılıçdaroğlu, who sincerely wants Turkey’s EU membership, is not a politician who would easily make concessions to Brussels. Despite his humanist and progressive ideas, Kılıçdaroğlu also developed his realism aspect over time. In addition, Kılıçdaroğlu, who does not want to give very harsh messages on the Syrian and Afghan refugees, does not ignore the reactions from the grassroots and also tries to deal with this issue peacefully.

Although Kemal Kılıçdaroğlu comes from the left and always defends the rights of the working classes, he should not be considered as a politician who thinks in a Marxist political plane. Because Kılıçdaroğlu’s worldview is inclined to Mustafa Kemal Atatürk’s line of solidarism rather than a Marxist understanding based on social classes. In that sense, similar to Atatürk, he tends to see the Turkish society on the basis of different professions, not different classes. Thus, Kılıçdaroğlu will be a leader who acts and decides according to the national interest rather than the class interest. In this context, if Kılıçdaroğlu is elected, he will want to play the role of conciliator between the capital owners and the working classes.

Kılıçdaroğlu’s most distinctive and angular political attitude is that he is an honest leader who fights against corruption. Therefore, those who want to work with Kılıçdaroğlu should be very meticulous and careful in ethical/moral issues. Likewise, in the state, Kılıçdaroğlu will not defend people whose corruption has been proven, regardless of their view or party. This attitude is the line needed by Türkiye, which is in the swamp of economic crisis and corruption. Kılıçdaroğlu's this attitude brings to my mind the Chinese President Xi Jinping as well. In this sense, Kılıçdaroğlu may adopt a more modest style reminiscent of Ecevit in the state and have the protocol amended accordingly.

As Kılıçdaroğlu has repeatedly said, if he comes to power, he will struggle against the advantageous positions of Islamic groups in Türkiye. The way to do this is to build dormitories for all students and not to force any student to stay in Islamic brotherhoods’ dormitories. Similarly, unjust staffing in the state will be prevented and people who are pro-secular and of different faiths will be employed in state jobs as well. However, at this point, Kılıçdaroğlu should take a careful position and not activate fault lines that might increase social polarization. This, in my opinion, will be successful if it manifests itself as not being exclusionary against Islamic groups, but only eliminating their unfair competitive situation.

Kılıçdaroğlu’s foreign policy, on the other hand, will most likely be on a multidimensional line with a Western orientation. To open this; Kılıçdaroğlu will put Turkey back on the route of EU membership, but will not take a concessive position against Brussels, will try to improve relations with the United States, but will not risk Turkey’s independence, will not break relations with other great powers, especially Russia and China, due to national interests, but the West will prioritize. He will also want to improve relations with neighboring countries, but will not act dreamily in this regard. Kılıçdaroğlu will receive advice and support from experienced names within his party such as Faruk Logoğlu, Ünal Çeviköz, and Osman Korutürk. Ahmet Davutoğlu, a component of the Nation Alliance, will undoubtedly be a great opportunity for Kılıçdaroğlu as well with his previous experiences and immense knowledge.

Kılıçdaroğlu will also take action to return the country to the parliamentary system without losing much time in domestic politics and will try to make the Grand National Assembly of Turkey the most fundamental institution of the country’s politics. For this reason, Kılıçdaroğlu, whose modest style prevails, may turn the Presidential Palace into a public library, educational institution or community center and may impose restrictions on some issues in the state budget. In this context, his Presidency will mark a period in which Kılıçdaroğlu will temporarily direct the country’s politics directly, but eventually will leave a significant part of his powers to someone else after returning to the democratic system. This person could most likely be Istanbul Mayor Ekrem İmamoğlu, and under Kılıçdaroğlu’s Presidency, he could become the main person running the country as Prime Minister and CHP chairman.

If Kılıçdaroğlu is elected, he should not hold grudges and should do everything in accordance with the law on the basis of justice. Because in Turkey and in many other non-institutionalized political systems, power changes can often turn into blood feuds and revenge processes. In order to prevent this, Kılıçdaroğlu must act carefully and in coordination with state institutions.

Conclusion

Finally, it should be said that the negative view of Kemal Kılıçdaroğlu’s presidential candidacy because of his Alevi faith or his hometown being Tunceli is a shame not only for those who express this, but also for Türkiye. A person’s choice of ethnicity or religious/sectarian belief is often not even in his own power. To engage in discrimination and exclusion for such a reason would be an openly racist attitude. In this context, I remind you that the state, the political elite, and the media organs in Türkiye should publish responsibly in this regard. Lastly, I wish that the 2023 presidential and parliamentary elections to be beneficial for our country. I would also like to add that as a Turkish patriot, we are ready to serve at every level of Turkey, no matter who is elected, and our sole purpose is to serve the public. Good luck to our nation...

Assoc. Prof. Ozan ÖRMECİ